La crise énergétique atteint fortement certaines petites entreprises, notamment des petits commerces en zones rurales, ce qui est bien sûr regrettable. Cette crise peut cependant avoir aussi du bon pour les structures plus importantes. En effet, de nombreuses entreprises sont maintenant en demande d’accompagnement pour optimiser la gestion de leur activité dans un contexte de développement soutenable. Devant le renforcement des normes environnementales, les grandes entreprises se structurent elles-mêmes, mais il n’en est pas de même pour les PME et TPE qui font appel à leurs experts comptables afin de mieux répondre aux enjeux. C’est bien d’une prise de conscience dont il s’agit, ce qui est plutôt de bonne augure. Toutefois, les premières expériences de ce type révèlent le grand retard à combler, ne serait-ce que pour collecter et traiter les informations relatives aux consommations d’énergie qui concernent les livraisons, mais aussi les déplacements du personnel.
Les chambres de commerce et d’industrie s’impliquent également dans cet apprentissage de la transition énergétique. En peu de temps, on est passé d’une énergie peu coûteuse à un poste budgétaire des plus importants. Et c’est là que la prise de conscience progresse en considérant le coût prohibitif des bâtiments mal isolés, ou pas du tout, et des transports en tous sens. Il est sans doute dommage que la recherche de profits, ou le sauvetage de l’entreprise, soient le facteur déclencheur, plutôt que le civisme et le sens de l’intérêt général, mais c’est un progrès !
Les Régions sont aussi des acteurs importants dans cette démarche, notamment en étant proches des agriculteurs qui sont souvent les professionnels les plus concernés par le dérèglement climatique qui peut « tout simplement » réduire à néant leur production. Les Collectivités régionales peuvent ainsi apporter un soutien financier pour aider les agriculteurs en compensation de la réduction des phytosanitaires et des émissions carbone ou l’amélioration des conditions d’élevage quant à la nourriture du bétail. Tout cela se déroule selon un protocole précis dans le cadre des Mesures Agro-environnementales et climatiques ((MAEC).
Bien sûr, il y a l’engagement volontaire des entreprises, agriculteurs compris, mais il y a aussi la réglementation qui, à n’en pas douter, va se renforcer compte-tenu des défis qui sont devant nous. Par exemple, en décembre 2022, les Eurodéputés ont adopté une loi encadrant l’importation de certains produits issus de la déforestation. L’exemple le plus criant des produits concernés est sans doute le soja qui sert à l’alimentation des bovins européens, cultivé suite à la destruction de la forêt amazonienne. De nombreux autres produits sont concernés pour l’alimentation, la fabrication de cosmétiques ou de mobilier… Il ne va pas être simple de bien identifier la provenance de ces produits et ce sont les entreprises importatrices qui vont se trouver en première ligne, en devant s’assurer que le produit utilisé n’est pas issu de la déforestation, faute de quoi elle seront sanctionnées.
Toutes ces évolutions se juxtaposent et ne sont pas faciles à gérer par les entreprises, mais les faits sont là : avec un peu de réglementation et une volonté de progresser quant au respect de notre environnement, donc de la vie, on avance !