Il est de plus en plus souvent rappelé que la biodiversité est en régression et de plus en plus de personnes en font le constat elles-mêmes. Sur ce blog, cette question est devenue récurrente. Mais rien n’est désespéré et on assiste à une prise de conscience qui suscite de nombreuses initiatives. Pour ne retenir que quelques exemples en Normandie orientale, on peut citer d’abord Mesnières-en-Bray. A tout seigneur tout honneur en effet, puisque cette commune rurale du Pays de Bray s’honore du label TEN (Territoire Engagé pour la Nature) depuis 2019 qui constitue le fil conducteur d’actions entreprises depuis des décennies pour protéger la nature dans le village. Le renouvellement du label TEN vise à de nouveaux objectifs tels que la réalisation d’un atlas de la biodiversité communale, la sensibilisation du jeune public et la mise en œuvre d’un lieu de formation sur la biodiversité sous forme de stages. Le circuit de 2 km de découverte du patrimoine bâti va être élargi à la nature avec des panneaux de commentaires.
A peu de distance, et en Pays de Bray encore, la commune de Forges-les-Eaux va s’efforcer de définir un plan global d’aménagement pour le bois de l’Epinay, celui-ci étant géré conjointement par l’ONF, le Département et la commune dans le cadre des Espaces Naturels Sensibles. Dans ce contexte il est envisagé d’aménager des sentiers pédagogiques et de développer des animations pour les scolaires et le grand public avec des expositions et pourquoi pas, une maison de la nature, « site vitrine » de ce bois riche en biodiversité. A Saint-Georges-sur-Fontaine, dans la vallée du Cailly au nord de Rouen, c’est un terrain de football inutilisé qui va être reconverti en verger partagé qu’une trentaine de bénévoles ont commencé à planter. Par la suite des chemins seront aménagés pour en faire un lieu de promenade. Dans quelques années les villageois pourront y cueillir les fruits.
Et puis, cerise sur la gâteau : les étangs de Pont-Audemer dans l’Eure près de l’estuaire de la Seine, où le réaménagement des étangs se poursuit avec un objectif de conciliation de la nature et des loisirs. C’est dans les années 1970 qu’ont été creusés douze étangs pour extraire les matériaux nécessaires à la construction de l’autoroute A13, sur 100 hectares. Depuis la biodiversité s’est développée considérablement avec de nombreuses plantes, oiseaux, amphibiens et chauve-souris, entre autres. Cet espace naturel est maintenant labellisé Ramsar en tant que zone humide d’importance internationale. L’objectif est d’assurer le partage entre les pratiques locales et la faune et la flore, tel qu’il avait été défini par le Projet de requalification des quartiers ouest de Pont-Audemer avec les études menées entre 2003 et 2007 dont j’étais le coordinateur, soit 6 rapports de 426 pages au total (A retrouver aux archives départementales de Seine-Maritime : Mes archives ). Il avait ainsi été étudié le développement de l’offre d’accueil touristique, la création d’un centre d’animation des étangs, la restauration et valorisation des plans d’eau, le profil de développement durable du territoire et la synthèse de l’état des lieux. Le projet actuel, d’un million d’euros, vise à sanctuariser certains secteurs dont un des étangs qui serait réservé à l’observation de la nature, avec notamment deux observatoires à oiseaux. Le projet comporte aussi la plantation de 150 arbres fruitiers, une piste cyclable et un projet de Maison des Etangs.
La nature est de retour, en voilà quelques preuves et bien des idées à reprendre !