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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 08:46

     La mise en place des ZFE (Zones à Faibles Emissions) dans certaines villes fait parler, et certains même zozottent un peu en évoquant ce sujet… tant il énerve.

     Onze métropoles ont du mettre en place une ZFE en 2023 dans le but de limiter la circulation des véhicules les plus polluants en ville. D’ici 2025 ce sont 43 agglomérations qui seront concernées. Pour circuler en ZFE, la vignette Crit’Air est obligatoire, celle-ci comporte six niveaux de 1 à 6 (6 pour les véhicules les plus polluants). Tous les véhicules sont concernés, voitures, poids lourds, motos et scooters. Le Crit’Air est basé sur le type de véhicule, le type de carburant et la date de première immatriculation. La mise en place d’une ZFE s’accompagne d’un supplément à la prime de conversion (de l’ordre de 1 000 €) pour inciter les automobilistes concernés à changer leur véhicule pour un peu polluant.

     C’est là que le bas blesse et fait réagir les personnes qui n’ont pas les moyens de changer de voiture, même avec une prime ! De plus cette mesure qui, a prori, va dans le bon sens a été élaborée avec toute la subtilité qui régit le droit « à la française »… Une précision a été apportée en juillet 2023 pour distinguer les ZFE des « territoires de vigilance », avec des niveaux de contrainte différents. Pourquoi faire simple quand on peut se prendre la tête et énerver tout le monde ? Résumons nous : Les agglomérations qui dépassent les seuils réglementaires de qualité de l’air, sont des territoires ZFE effectifs : elles doivent respecter le calendrier aboutissant à des restrictions pour les voitures diesel de plus de 18 ans au 1er janvier 2024 (Crit’Air 4), puis pour les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures essence de plus de 19 ans au 1er janvier 2025 (Crit’Air 3). Les agglomérations qui respectent les seuils réglementaires de qualité de l’air sont de fait des territoires de vigilance : la seule obligation prévue par la loi est la restriction de circulation des voitures immatriculées jusqu’au 31 décembre 1996 avant le 1er janvier 2025. Si d’aventure, vous ne comprenez pas tout veuillez recourir à un avocat !

     Ces mesures, encore une fois qui vont dans le bon sens pour réduire les impacts de la pollution de l’air sur la santé, ont suscité de vives réactions du public pour leur incidence économique et la difficulté à comprendre ce qu’il convient de faire. Le gouvernement a réagi au rapport d’un Comité de Concertation en « assouplissant » les restrictions, accordant un sursis mais avec des conditions particulières… afin d’apaiser l’inquiétude des élus et automobilistes et, pourquoi pas, éviter de faire ressurgir les « Gilets jaunes »… Face à tant de confusion quant à la mise en place de ces mesures et leur contrôle, certains élus proposent de repousser à 2030 le déploiement des ZFE dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants…

     Mais dans quel pays vivons-nous !! Pourquoi une question aussi simple que l’amélioration de la qualité de l’air en ville suscite-t-elle des polémiques à n’en plus finir, faute de pédagogie, de simplification de la réglementation et de prise en compte des situations financières des habitants. Voilà exactement ce qu’il faut faire pour détourner le peuple de la politique, pour éloigner les gens de la prise en compte des questions environnementales. Après cela comment s’étonner que pour certains le leit-motiv soit devenu : Z’en ai rien à Foutre de l’Environnement !

 

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commentaires

J
Bonjour Michel <br /> Je partage largement l'approche pour une meilleure qualité de l'air avec une approche plus simple et pédagogique <br /> À Rouen comment faire pour ne pas circuler en centre ville ou en agglomération ?<br /> La réalisation du contournement s'impose dès lors qu'on veut diminuer le trafic en centre ville et en périphérie pour le trafic d'échanges et de transit!!!!!<br /> À mois que le trafic longue distante n'intègre pas l'Agglo et son Port et ses Industries
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M
Merci Yves de ce commentaire pertinent. Ok pour la qualité de l'air, on est bien sûr d'accord. Pour circuler dans Rouen : à pied, en vélo et transports en commun et donc un minimum de voitures. Je pense qu'il faut se préparer à des centre villes sans voitures comme cela commence à exister déjà à Angers par exemple. Eh oui, à chacun de s'adapter et ce n'est pas forcément facile, y compris pour moi...<br /> Quant au contournement de Rouen... feuilleton à rebondissement qui aurait pu être réglé depuis longtemps si un certain maire, Jean Lecanuet, n'avait pas autant tergiversé pour ne pas défriser les commerçants... Pour ma part, je pense qu'il faudrait organiser un contournement, mais "normal", sans faire une autoroute et en simplifiant le trajet prévu. Il faudrait surtout développer le ferroutage, limiter le tonnage des camions et revenir aux productions de proximité. Je sais... ce n'est pas si simple, mais il faut se mettre en tête qu'il va falloir changer ou crever !
L
Vous ne donnez pas la solution pour les personnes à faible revenu qui ne pourront se permettre de changer de véhicule ou en seront réduits avec 1000 euros à s'acheter un vélo électrique !!<br /> Pour l'instant la solution de la voiture électrique ne me semble faisable que pour les citadins.
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M
Merci Lucile de votre commentaire. Pour ma part je ne suis pas fana des voitures électriques. Je crains que ce ne soit un leurre. Votre question est pertinente et c'est bien le problème de trouver des solutions plus adaptées et équitables, avec sans doute plus de souplesse et de justice sociale. Cela dit, ne rêvons pas, on va aller vers de plus en plus de restrictions en toux genres compte tenu des urgences qui se profilent à l'horizon... je le crains.
P
Ou comment interdire la 2CV de mon grand-père qui sort une fois par mois le samedi pour faire ses courses "extraordinaires" au centre commercial, mais autoriser la Porsche du voisin qui s'en sert tous les jours y compris pour aller chercher son pain à 300 m...
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M
Merci Philippe de ce bel exemple de contradiction dans laquelle on est ! C'est bien là que le bas blesse et qu'il faudrait imaginer des solutions plus adaptées et équitables.