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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 07:57

     On l’a bien constaté pendant le petit épisode neigeux de janvier 2024, quelques centimètres de neige sur une partie de la France sont devenus le thème majeur de tous les médias et réseaux sociaux. Il est vrai que la neige sublime les paysages et qu’elle nous a manqué depuis quelques années. Cela surprend toutefois lorsque l’on se souvient d’hivers passés qui n’avaient rien à voir avec celui-ci. Et pourtant, oui, cet hiver 2024 a montré que le dérèglement du climat est devenu une réalité. Avec en Normandie, 15° à Noël, puis à nouveau 15° fin janvier, cet épisode neigeux et de gel est apparu incongru. La médiatisation de cet « évènement » traduit bien la prise de conscience qui s’opère et « l’éco-anxiété » qui va avec. Mais que se passe-t-il donc ? Mais où va-t-on ?

     Il est avéré maintenant que notre planète a franchi des limites qui remettent en question l’avenir de l’humanité. Ce dérèglement constitue une alerte sérieuse, sachant qu’il n’est qu’un symptôme d’une atteinte globale de notre milieu de vie : une extinction de masse des espèces sauvages est en cours, du fait des activités humaines telles que l’agriculture et l’industrie ; par ailleurs, l’acidification des océans devient très préoccupante ; quant au dérèglement du climat lui-même, il présente des points de bascule imminents que sont la fonte des calottes glaciaires, la disparition des récifs coralliens, la fonte du pergélisol et la disparition des forets boréales et des mangroves. Rien que ça ! Ces modifications constituent une menace de grande ampleur pour l’humanité. Peut-on encore inverser la tendance ? Ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut plus prélever davantage de ressources que la Terre ne peut en produire, nous sommes au bout de ce processus d’auto-destruction ! Il est donc aisé de prévoir, pour les prochaines décennies au plus, des pénuries diverses avec une crise économique et sociale conjointe. C’est pour cela que nous devons repenser notre civilisation, ce qui ne sera pas facile tant la métamorphose nécessaire va demander de mobilisation collective. L’économie est maintenant en déphasage total avec les connaissances scientifiques, sous l’effet des intérêts financiers et des conceptions maintenant obsolètes de la vie en commun. Changeons en profondeur l’économie mondiale, sachant que d’ores et déjà, on met en pratique, ici ou là, des expérimentations pour développer des économies locales et assurer un minimum vital à chacun. Redonnons du sens à la vie économique avec plus de solidarité et la conviction que nous avons une communauté de destin. Un point central de ces évolutions à faire est de parvenir à des productions pérennes qui tiennent compte des évolutions du climat et d’une proximité d’approvisionnement et de distribution sur un territoire maîtrisable. Dans le domaine de l’alimentation, l’agroécologie est un exemple de réponse à ces objectifs pour nourrir une population donnée de façon saine et nutritive en respectant les écosystèmes. De ce fait l’agriculture va se trouver de plus en plus au centre des défis qui nous attendent.

     Ce ne sont pas les consommations et accumulations de toutes sortes qui font le bonheur, mais plutôt les retrouvailles avec la nature et nos congénères. La pandémie de Covid19 a montré que l’on pouvait se battre ensemble et revenir à des choses simples avec plus d’humanité. Nous y voilà, construisons le symbiocène ! Comme le disent les anciens dans les bistrots normands : « Où qu’on va ! Et pis tout s’bazar, s’rait ty pas d’not faute nous qu’avons ben profité d’tout, mais p’tet ben… un peu trop. »

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commentaires

R
Bonjour Michel,<br /> J’ai lu avec attention le dernier numéro de ton blog environnemental.<br /> Tu as malheureusement raison sur tout et je ne vois pas grand-chose à ajouter sauf que tu pourrais écrire un livre de trois cents pages sur les sujets évoqués.<br /> J’ajouterais juste quelques idées.<br /> Le monde agricole tel qu’il existe actuellement est condamné en même temps qu’il précipite les hommes et nos milieux de vies dans un gouffre.<br /> L’extrême droite de le pen propose des solutions comme d’habitude suicidaires. Il est pourtant possible de vivre mieux, produire mieux en respectant notre environnement. Les français soutiennent massivement les agriculteurs, c’est très bien. Parallèlement, beaucoup de cette même frange de consommateurs achètent massivement force produits alimentaires –viande, fruits et légumes par exemple – en provenance de l’étranger, ruinant ainsi les agriculteurs de notre pays. Est-il utile de consommer des tomates et fraises quatre mois et plus avant la production française ? « Produits » sans aucun goût ni saveur avec comme corollaire des salaires minables et des transports aux coûts exorbitants en matière de pollution, embouteillages etc. <br /> La réalité la plus profonde est que les consommateurs français ne savent nullement et en très grande partie ni acheter ni consommer ni manger correctement. Acheter cela s’apprend (ce savoir faire s’initie dans les entreprises et les collectivités). Sur les réseaux sociaux et les avis laissés par les clients de restaurant de qualité sur leur site, on comprend de suite : certains savent à peine lire et écrire et laissent des « avis » démontrant leur immense bêtise dans le seul but de laisser libre cours à leur haine de tout. <br /> Entre un céréalier manager dans la Beauce et certains dirigeants de la fnsea empochant 150.000 euros net annuels avec autant de jetons de présence, de dividendes provenant de sociétés agroalimentaires capitalistes – sociétés destructrices de nos milieux- d’une part ; <br /> un paysan bio de n’importe où avec 20 à 25 hectares de terre et 15000 euros annuels – quand c’est possible-, et encore d’autres agriculteurs raisonnables et raisonnés d’autre part, quelle différence et quelle justification soutenable ?<br /> L’un est inutile à la société et même un nuisible puisque les terres de Beauce seront empoisonnées et improductives de quoi que ce soit à court terme. Le second travaille pour la santé de chaque consommateur tout en participant à la bonne santé de nos sols et sous sols. Qui comprend ces quelques éléments ?, acheter la qualité ne peut pas obligatoirement coûter plus cher, il suffit répétons-le de savoir acheter et cela s’apprend. En termes de qualité et de santé, la qualité est largement profitable pour tous.<br /> <br /> La France et l’Europe sont sur un seul et même bateau, celui de la dénatalité. Dans les conditions actuelles d’un avenir largement compromis, qui parmi nos jeunes peut encore avoir envie de procréer ? Tout en sachant que nombre de jeunes couples regardent dans leur lit chacun et chacune leur propre portable au lieu de se livrer à autre chose !! Consternant tout simplement –<br /> La dépopulation en Europe est donc largement amorcée et ne ralentira pas. Nous allons devenir un pays de vieux avec des mentalités de vieux et des idées du même gabarit, il va donc être très difficile d’envisager un monde évolutif – condition nécessaire à la survie d’une nation- apte à surmonter toutes épreuves.<br /> Cette dépopulation et ce vieillissement prématuré inéluctables tous les deux vont à très court terme entraîner d’énormes difficultés en tous genre qu’il est inutile de détailler et que chacun(e) peut comprendre. (Ou pourrait comprendre..).<br /> La survie de notre pays et de l’Europe se trouve précisément conditionné à l’Afrique. L’Afrique, un pays jeune qui va devenir le vivier indispensable au maintien de la civilisation européenne. L’immigration sera massive dans peu de temps, faute de quoi les européens dépériront au moins sur le simple plan économique, de la santé et autres secteurs. <br /> N’en déplaise à la bête hideuse de le pen et tous ses sbires, les idées d’extrême droite sont en totale opposition avec une agriculture sensée et l’intégration idéale de tous les peuples à la surface de la terre.<br /> L’avenir reste sombre, très sombre avec un dérèglement climatique dévastateur dont l’homme seul est responsable d’une part ; agriculture, industrie, transports, secteurs actuellement très négatifs en défaveur de notre santé et de l’environnement; d'’autre part, le racisme risque d’entraîner des conséquences dont personne ne peut avoir idée.<br /> Sapiens-Sapiens saura-t-il réagir et se surpasser ? Il est permis d’en douter mais rien n’est moins sûr. Seul un espoir réside selon moi auprès des jeunes générations. Tout n’est pas perdu mais …..<br /> Amitiés.<br /> Rémi.
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M
Merci Rémi de ton commentaire détaillé. Tout à fait d'accord sur tous les points. J'allais dire... hélas. Nous verrons, peut être, comment le monde va évoluer d'ici quelques années. Pour le moment, si l'on peut dire, l'actualité est prometteuse !<br /> Michel