Cela devient une rengaine, le monde va mal. Le répéter, pourquoi pas, mais agir c’est mieux !
Les années 2020-22 ont été la révélation que l’on sait, avec la pandémie, la guerre et le dérèglement climatique. Depuis, la prise de conscience n’a cessé de progresser et il n’y a quasiment plus une conversation où l’on ne fait pas allusion aux difficultés qui attendent nos successeurs… La population est très sensibilisée au défi climatique, cette prise de conscience commence à porter ses fruits avec des changements de comportement, même s’il reste beaucoup à faire. A cet égard il faut toutefois distinguer les attitudes du « peuple » de celles des « politiques ».
Depuis 2023 notamment, les tempêtes, inondations, sécheresses, feux de forêts, etc. se sont multipliés avec des dégâts le plus souvent considérables. Globalement le climat implose plus vite que nous ne pouvons y faire face, avec des conséquences qui frappent toute la planète. Nous pouvons encore éviter le pire du chaos climatique, pour cela il faudrait prendre des mesures fortes, notamment en matière d’énergie. En France on fait à peu près le contraire, dans la mesure où le gouvernement réagit aux crises successives en réduisant les contraintes, comme récemment avec les agriculteurs pour essayer de contenir la grogne qui monte de toute part.
Face à cette situation, quel est le ressenti des Français ? Le baromètre de l’ADEME apporte des réponses encourageantes à cet égard : 83 % des Français considèrent qu’en France nous avons « tendance à accorder trop d’importance à la consommation matérielle », mais ne se sentent pas forcément concernés eux-mêmes pour autant… et ne remettant pas toujours en cause leurs propres pratiques : l’usage de la voiture, la consommation de viande et le recours au transport aérien restent des sujets un peu « tabous ». En fait, les Français attendent un engagement collectif et la plupart pensent que le gouvernement devrait privilégier la protection de l’environnement à la croissance économique ! Face à cette situation, la jeune génération s’interroge sur son avenir : qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Quel métier vais-je exercer ? Comment va-t-on se nourrir ? En réponse à ces questions l’offre politique est largement déficiente, sans espérance alors que la jeunesse cumule les sujets d’angoisse comme cela ne s’est rarement produit. Selon les évolutions climatiques récentes, on peut en déduire qu’une personne née en 2020 va connaître sept fois plus de vagues de chaleur au cours de sa vie qu’une personne née en 1960.
Pour surmonter cette crise de l’Humanité, il faut aller vers une bifurcation réelle, plutôt qu’une simple « transition écologique » et penser le progrès à l’échelle de la planète, avec de gros efforts de tous. La bifurcation écologique est une épopée collective, c’est la naissance d’un nouveau peuple, à l’échelle planétaire qui nécessite des investissements massifs et rapides des Etats. Notre Premier Ministre a appellé à un « sursaut d’autorité » concernant la violence chez les jeunes. Il n’a pas tort mais il devrait aussi appeler à un « sursaut de lucidité » chez les politiques ! L’avenir que préparent les politiques actuels pour la nouvelle génération est d’une grande violence et relève pour une part du délit de non-assistance à personne en danger. Plus que jamais il est grand temps, non pas de se replier sur son cocon, mais de s’ouvrir au monde de demain : n’oubliez pas de participer aux élections européennes du 9 juin prochain.