La France nous a offert cet été le spectacle consternant d’une classe politique immature qui reste enfermée dans ses petits calculs politicards au lieu de se mettre au niveau des vrais enjeux de notre époque. Ainsi la dissolution de l’Assemblée Nationale, la nomination d’un Premier Ministre, puis la formation d’un gouvernement ont occupé les esprits et les médias pendant des mois, bien au-delà du raisonnable et pour des objectifs bien en-dessous des réalités.
Dans ce contexte il a été question des sujets « prioritaires », à savoir surtout le déficit de la France et son futur budget. Certes ces questions sont importantes et préoccupent légitimement les personnes les moins à l’aise financièrement. Mais pour se préoccuper de notre avenir financier, encore faut-il exister et donc survivre aux crises actuelles, d’une toute autre importance. La vraie priorité c’est le dérèglement climatique qui s’amplifie, qui va plus vite et plus fort que prévu. C’est ainsi que l’on observe depuis des mois la multiplication des canicules, incendies de forêts, inondations, coulées de boues, éboulements en montagne ou en bord de mer, etc. dans le monde entier, la France n’étant pas épargnée.
Ce dérèglement climatique commence à générer des pertes de rendement des cultures, des famines, des conflits et des migrations. C’est là qu’est la matrice de futurs problèmes économiques liés à la production alimentaire et l’énergie et aussi à des migrations climatiques qui pourraient bien devenir ingérables. Dès son arrivée, le nouveau Premier Ministre a tenu à rappeler que la croissance serait sa priorité. C’est le monde d’hier qui est au pouvoir alors que nous attendons un monde d’aujourd’hui, préparant le futur de nos descendants pour leur éviter les crises terribles de l’Humanité qui se profilent à l’horizon… Près de 400 scientifiques du GIEC ont récemment partagé leur vision de l’avenir climatique auprès du quotidien britannique The Guardian. La majorité d’entre eux estiment que le réchauffement va dépasser la barre des 2,5°C et appellent à agir dès maintenant pour inverser la tendance. Il va nous falloir en effet bifurquer, au plus vite, changer notre manière de vivre. Les politiques, d’abord, qui sont sensés préparer l’avenir vont devoir évoluer, de même que les pays riches qui vont devoir assister les plus pauvres, mais aussi les entreprises qui vont devoir repenser leur raison d’être afin de répondre aux seuls besoins du peuple plutôt que pousser à la consommation pour enrichir les actionnaires. Enfin nous-mêmes allons devoir changer pour réinventer notre vie, surtout pour ce qui concerne l’alimentation et les déplacements.
C’est l’alerte générale, la situation est grave, mais pas désespérée ! Les points de bascule sociaux existent, des petits changements chez des personnes ou des petits groupes peuvent in fine déclencher des actions de restauration du climat à grande échelle. Il existe déjà de nombreux exemples de jeunes qui renoncent à des activités polluantes, qui réduisent leurs déplacements, de personnes qui abandonnent leur métier pour s’installer à la campagne avec une activité de maraîchage ou d’élevage, etc.
Et pour enrichir notre réflexion, ces trois livres récents sont plus que jamais d’actualité :
- Faire passer le message - Persée, 2018.- 158 p. – 14€20
La biographie d’un lanceur d’alerte et les grandes questions environnementales.
- Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €
93 propositions concrètes pour « refaire le monde ».
- A demain… si vous le voulez bien - Persée, 2023.- 108 p.- 13€50.
Une réflexion sur notre avenir commun.
A se procurer dans toute bonne librairie et sur Internet.