Avec ce qu’on lit et entend, il y a de quoi s’interroger sur notre avenir et surtout celui de nos descendants. C’était le thème de notre chronique « Le moral dans les chaussettes » du début de cette année.
Pour se faire une idée plus précise à ce sujet, rien de tel que de discuter avec des jeunes. C’est ce que j’ai fait avec mes petits enfants. Pour eux il n’est pas évident de se projeter dans l’avenir, d’autant plus que les réseaux sociaux créent du trouble plutôt que de clarifier les choses. Ils se sentent tout de même prêts à passer outres les aspects négatifs et ne sont pas vraiment inquiets. En fait ces questions sur le futur leur apparaissent comme des préoccupations d’adultes qui ne les concerneront, eux, que plus tard. Ils ont été marqués davantage par le confinement dû au Covid qui les a privés d’une partie de leur jeunesse. Les lycéens semblent davantage préoccupés maintenant par l’enseignement qu’ils trouvent compliqué et mal adapté. Le dérèglement climatique ne les stresse pas, comme s’il s’agissait d’un changement évident.
Par ailleurs les jeunes achètent de moins en moins de vêtements neufs, pour des motivations financières en même temps que pour des considérations environnementales.
Plus globalement des enquêtes récentes montrent qu’il est difficile pour les jeunes de se priver de certains plaisirs, même s’il s’agit de réduire leur impact sur l’environnement. Agir pour la planète supposerait d’en avoir les moyens financiers. Cela peut toutefois aller avec un sentiment de culpabilité, ce à quoi peuvent remédier les parents avec un bon dosage éducatif relatif à la responsabilité personnelle, sans « saouler » les enfants qui trouvent parfois pénible les discours répétitifs sur les renoncements en tous genres pour sauver le climat. Les jeunes se sentent parfois comme une génération martyre alors que ce sont les précédentes qui ont créé cette situation. Ils vivent cela comme une atteinte à leur jeunesse et leur liberté. A cet égard il convient de reprendre le discours éducatif pour insister sur le fait que l’alimentation, les voyages, les pollutions ont un impact sur la planète et donc sur les Humains. Il s’agit donc d’une démarche de respect des autres, de vie en commun aussi harmonieuse que possible.
Du fait de la multiplication des catastrophes climatiques (sécheresses et incendies, inondations et tempêtes) depuis quelques années, le taux d’éco-anxiété chez les jeunes a beaucoup augmenté. Cette génération va arriver aux commandes sous peu. En tirant les leçons des échecs d’un passé récent, ils vont pouvoir « refaire le monde », sachant qu’il n’y a pas d’alternative autre que tout refaire pour ne pas s’effondrer…
Prenons bien la bonne voie : pas de violence et dialoguons sans traîner, il y a urgence ! Il faut reconstruire l’école, les mentalités, la démocratie, l’Europe, les relations internationales, l’économie, les écosystèmes, le climat... Le monde s’est fourvoyé, il faut le refaire ! Mais quel challenge unique pour une nouvelle génération !