L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) vient de publier, début novembre 2009, une mise à jour de sa Liste rouge d’espèces animales et végétales menacées (Voir notre chronique « 44 838 espèces ? » du 25 novembre 2008). La Liste rouge de l’UICN s’appuie sur une série de critères précis pour évaluer le risque d’extinction d’espèces si aucune mesure de conservation n’est prise, elle constitue la source d’information mondiale la plus complète sur le sujet (www.iucn.org/redlist).
Cette Liste rouge évalue 47 677 espèces (contre 44 838 en 2008) et considère que 17 291 sont menacées d’extinction (contre 16 928 en 2008). Parmi celles-ci, 21 % des mammifères, 30 % des amphibiens et 12 % des oiseaux sont concernés, parmi les espèces connues à ce jour. Sur les 12 151 plantes évaluées dans la Liste rouge, 8 500 sont menacées d’extinction, parmi lesquelles 114 sont déjà éteintes, au moins à l’état sauvage.
Le Directeur du Bureau de l’UICN pour la Liste rouge, Craig Hilton-Taylor, affirme que « Ces résultats ne représentent que le sommet de l’iceberg. Nous n’avons évalué pour l’instant que 47 677 espèces, alors qu’il en existe encore des millions qui sont peut-être sérieusement menacées. Cependant, nous savons par expérience que l’action en faveur de la conservation porte ses fruits, aussi il est important de ne pas attendre qu’il soit trop tard et de commencer à préserver nos espèces maintenant ». Le compteur tourne dans le mauvais sens…
Il est confirmé la multiplicité des causes de ces extinctions, parmi lesquelles la destruction des habitats (forêts et massifs coralliens en priorité) demeure essentielle. La surexploitation des ressources (pêche excessive d’abord) et la pollution jouent également un rôle important. On pressent que l’impact des modifications climatiques sera important, mais on n’en mesure encore que les premiers effets. Avec 778 espèces menacées présentes sur son territoire, la France figure parmi les 10 pays les plus concernés, du fait notamment de ses territoires d’outre-mer.
Jane Smart, directrice du Groupe pour la conservation de la biodiversité de l’UICN affirme : « En janvier (2010) commencera l’Année internationale de la biodiversité. Selon les dernières analyses de la Liste rouge de l’UICN, il sera impossible d’enrayer la perte de la biodiversité en 2010, comme le prévoyait notre objectif. Il est temps que les gouvernements commencent sérieusement à oeuvrer à la protection des espèces et que ce sujet brûlant figure parmi leurs priorités l’année prochaine, car le temps presse. » Bonne année 2010.