Une des conséquences des modifications climatiques est la montée du niveau des océans, de l’ordre de 20 à 60 cm d’ici à 2100. Ce réchauffement devrait aussi accroître la violence et la fréquence des tempêtes, ainsi que l’abondance des pluies hivernales, renforçant de ce fait les risques de submersion. Bien sûr, les rivages plats et sableux seront les plus vulnérables.
Certains pays sont plus concernés que d’autres (Voir notre chronique « As-tu vu Tuvalu ? » du 04-12-07), notamment les Pays-Bas en Europe dont 20 % des terres sont actuellement sous le niveau de la mer. Les Etats-Unis et le Japon sont aussi très concernés. En France même, certaines parties du littoral du Gard, d’Aquitaine ou de Normandie pourraient reculer de plusieurs kilomètres. L’érosion est déjà préoccupante pour un quart du littoral français. Ainsi, entre la baie du Mont-Saint-Michel et le Cap de La Hague, le recul peut atteindre 5m/an en moyenne !
Parmi les solutions envisagées, les Hollandais ont d’ores et déjà construit des maisons flottantes, en bord de Meuse. Véritables logements amphibies, ces maisons flottent en fonction du niveau d’eau et sont conçues avec une flexibilité des circuits de fluides. Le centre de ce quartier est transformé en zone inondable afin de stocker l’eau en période de crue. Certaines maisons sont même prévue inondables, le rez de chaussée adapté avec circuits électriques au plafond, mais avec assez peu de succès… à la vente. D’autres solutions, dans la tradition des grands travaux de protection contre la mer, consistent à construire cinq îles artificielles longues et étroites, dont la plus longue pourrait atteindre 100 km.
Les Américains, eux, ont envisagé d’autres solutions… futuristes ou fantaisistes : des architectes new-yorkais ont présenté le projet « Cloud City », la ville-nuage, qui consiste à suspendre des appartements à des dirigeables. Les autorités semblent toutefois préférer des solutions plus terre à terre.
Les remèdes proposés se réfèrent à deux écoles de pensée : il y a ceux qui demeurent attachés à la lutte contre la nature, coûte que coûte, et ceux qui tentent de composer avec elle. Il semble bien que les seconds soient en train de l’emporter, du moins aux Pays Bas où « redonner de la place à l’eau » constitue une véritable révolution.
Il faut donc travailler avec la nature, c’est dans cette perspective que le gouvernement hollandais prépare pour mai 2008 un exercice d’alerte d’envergure nationale, afin de tester l’efficacité des services d’urgence face à une inondation catastrophique. (Voir notre chronique « Utile le service civil ? » du 18-12-07)