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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 08:47

Pendant longtemps, les personnes soucieuses de l’intégration de l’architecture dans l’environnement ont été attentives au style des maisons afin qu’elles respectent les critères de l’habitat traditionnel : volumétrie, matériaux et couleurs des murs, type de toiture, forme des ouvertures, etc. Les mêmes, dont j’étais, ont de ce fait eu à déplorer les constructions « standards » se répétant à l’infini, quelque soit la région et son contexte architectural traditionnel. Le marché a eu raison de la tradition, si ce n’est ici ou là quelques aspects sauvegardés, comme les tuiles canal dans le sud ou les pignons aveugles en Bretagne.

Mais les temps changent et, la crise aidant, on se soucie de plus en plus d’énergie en construisant des bâtiments peu gourmands, voire à énergie positive. Les contraintes techniques que cette approche suppose ne se concilient pas toujours facilement avec les volumétries traditionnelles. Va-t-on, de ce fait, vers des « maisons écologiques » qui n’auraient plus rien à voir avec les aspects ancestraux de l’habitat ?

En poussant à l’extrême, on pourrait concevoir une maison qui tienne dans un cube, à énergie positive, avec une terrasse végétalisée, des ouvertures à fonction bioclimatique, une loggia d’angle, des panneaux photo-voltaïques en façade et une éolienne à axe vertical qui domine l’ensemble. Les nouveaux canons de notre époque seraient satisfaits, mais on serait bien loin, par exemple, de la chaumière normande à colombage…

Alors que faire ? Faut-il s’accrocher à la tradition ou savoir évoluer ? Ne peut-on imaginer une synthèse entre l’architecture traditionnelle et la contemporaine ? C’est le défi que vont devoir relever les architectes, comme certains s’y sont déjà employés en choisissant des matériaux apparents comme le bois ou la brique par exemple, en redessinant les toitures et les ouvertures pour concilier des caractéristiques régionales du bâti avec une nouvelle donne des fonctionnalités.

 

Voir aussi ma chronique « Habitat bioclimatique ou habitat régional ? » du 29 avril  2008.

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commentaires

L
Monsieur Lerond,<br /> j'apprécie beaucoup votre approche sur la protection du patrimaoine haut normand, notamment dans la région du pays de caux.J'habite un petit bourg de 300 habitants: Saint Pierre le Viger, rue des tisserands.<br /> J'ai due rénover une habitation ancienne datant du 18éme traditionnelle (pans de bois) je l'ai rénové avec des matériaux anciens (tuile normande/brique de Stjean) malheureusement la commune à autorisée en face de chez moi la réalisation d'habitation très contemporaine...<br /> C'est un appel à l'aide que je lance car je suis vraiement "dégouté" du peu de respect que l'on a donné à ce petit coin qui ne méritait pas cela...votre livre Clos Masure et paysage cauchois est très intéressant, j'aimerais beaucoup sensibiliser la population locale sur le danger de perdre le goût des habitations respectueuse de l'environnement.<br /> Seriez-vous près à m'aider???<br /> j'attends avec impatience votre réponse.<br /> <br /> Merci d'avance pour votre aide<br /> <br /> Jean-louis LEBOEUF
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M
<br /> Merci de votre témoignage, même s'il n'est pas très optimiste... Dans votre cas, il s'agit de constructions déjà réalisées, donc il est a priori trop tard. Par contre il y a matière à sensibiliser<br /> pour la suite bien sûr. Pour cela, je n'ai, personnellement aucun pouvoir, si ce n'est vous conseiller de prendre contact avec le CAUE à Rouen et de leur demander une intervention publique sur la<br /> commune par exemple. Il faut aussi se poser la question des documents d'urbanisme : votre commune dispose-t-elle d'un PLU ou d'un ancien POS. Si oui, il faut vérifier son contenu en matière de<br /> réglement d'urbanisme et éventuellement l'actualiser. Si non, il est urget d'y penser, et voir le CAUE pour initier la démarche. Dans l'attente, si ces documents n'existent pas encore sur votre<br /> commune, c'est l'Etat (l'ex DDE) qui accorde les permis de construire. Dans ce cas vous pouvez vous rapprocher de la subdivision DDE de votre secteur pour, a minima, savoir (peut être ?) comment se<br /> fait l'instruction des permis de construire et quels sont les critères retenus par rapport à l'habitat contemporain.<br /> Dernier point, si vous permettez, je ne pense pas que l'on doive rejeter d'office l'habitat contemporain. Si on y regarde bien, entre des constructions dites traditionnelles, il peut y avoir<br /> plusieurs siècles d'écart. La difficulté est de réaliser une certaine harmonie architecturale et paysagère entre le bâti ancien et le contemporain. C'est tout un art ! Je reste (modérément)<br /> optimiste vu les évolutions actuelles. Au moins on se pose de plus en plus souvent la question. Il y a 20 ou 30 ans, on a construit des centaines (des milliers ?) de pavillons standards "sur une<br /> taupinière" sans se poser de questions. On progresse...<br /> Bonne chance pour la suite.<br /> Michel<br /> <br /> <br />