Ainsi donc, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) se trompe régulièrement ! Les études les plus récentes, depuis le dernier rapport de 2007, font état « d’un impact du réchauffement plus précoce et rapide que prévu ». Cela signifie, en fait, que l’actualisation des connaissances amène à penser que le scénario le plus pessimiste est devenu tout à fait possible.
Le GIEC réunit 2 500 chercheurs de 130 pays, ce qui l’amène à des conclusions de dimension planétaire. Ainsi, la hausse des températures pourrait être comprise entre 1,1° et 6,4° d’ici la fin du siècle. N’oublions pas que cette moyenne annuelle planétaire pourrait signifier une élévation de l’ordre d’une quinzaine de degrés en été en zone tempérée comme la France. L’amplification du réchauffement résulte d’un cercle vicieux : une succession d’évènements qui favorisent la fonte de la banquise et… qui sont déclenchés par elle (l’absence de glace expose davantage l’océan aux rayons du soleil). L’élévation du niveau des océans (qui découle de plusieurs facteurs, dont la fonte des calottes glaciaires) pourrait se situer entre 75 cm et 190 cm d’ici 2100. Le pire des scénarios du GIEC serait ainsi en train de se réaliser.
De toute part les scientifiques alertent les politiques sur les conséquences déjà constatées du réchauffement : augmentation du nombre de cyclones, tornades, incendies de forêts, inondations, sécheresses et tempêtes de neige qui frappent différentes zones de la planète. Lors de la dernière réunion de Copenhague en mars 2009, le président du GIEC, Rajendra Pachauri a bien souligné qu’il existe une crise plus grave que la crise économique, c’est celle du climat. Nicolas Stern (auteur du rapport sur le coût des changements climatiques), à cette occasion, n’a pas manqué de souligner que ses prévisions de 2006 sont déjà dépassées. C’est maintenant aux politiques de prendre les mesures qui s’imposent et aux citoyens de les pousser en ce sens. Les scientifiques, eux, ont donné l’alerte et insistent sur la faiblesse des incertitudes de leurs prévisions les plus récentes. Il est urgent de redonner de la transparence à la vie économique pour que les prix prennent en compte les coûts environnementaux et que le consommateur puisse s’orienter vers les produits les moins polluants.
Nous devons aller très vite vers une économie sobre en carbone, c’est un bouleversement qui est nécessaire, une vraie révolution qui traite la vraie crise, celle du climat et de l’avenir de l’humanité dans un contexte complètement nouveau. La crise économique actuelle ne doit pas justifier un retard dans les mesures à prendre, au contraire elle doit les amplifier et les accélérer. Où sont les politiques qui auront ce courage ?