Cette année encore, la Fête de l’Europe a été largement « oubliée » en France. Les médias ont été d’un silence assourdissant à cet égard, en leur allouant comme circonstance atténuante qu’il y avait bien peu à dire… (Voir notre chronique du 20 mai 2008 : « Et entre le 8 et le 10 ? »).
Dans moins d’une semaine maintenant auront lieu les élections pour renouveler les députés européens. Le moins que l’on puisse dire est que la campagne n’aura pas été passionnée. Lancée tardivement, avec des objectifs parfois flous, elle n’a pas mobilisé les foules, d’autant que ni les médias, ni les politiques n’ont fait d’excès de zèle pour expliquer les modalités du vote et ses enjeux.
Quelle occasion manquée de débattre sur le thème de la Crise et surtout les remèdes à y apporter. Il est vrai qu’en France la pédagogie sur l’Europe rencontre toujours des difficultés et que le débat redevient vite franco-français. Cette renationalisation du débat est bien regrettable dans la mesure où l’Europe pourrait apporter la dimension nécessaire à des moyens de résoudre la Crise. Certains Européens convaincus expriment maintenant leur crainte d’une réversibilité de l’unification européenne, ce qui paraissait impensable il y a peu. Ce serait un désastre !…
Financière, économique, puis sociale, la Crise est aussi écologique et demande à ce que soit repensée la construction européenne. C’est l’occasion ou jamais de s’interroger sur ses orientations concernant l’agriculture, les transports et les infrastructures, la production d’énergie et aussi sur le déficit démocratique. C’est tout cela que nous aurions dû entendre pendant la campagne, il en fut bien peu question…
Les gribouilles de la politique ont déversé des milliards sur les banques alors qu’il aurait fallu instaurer des contrôles et une austérité financière, relancé les infrastructures routières plutôt que réduire de façon drastique la circulation des camions, invité à la consommation au lieu de réduire les pollutions agro-alimentaires…
L’Europe reste une magnifique opportunité pour affronter les grands défis écologiques du 21ème siècle naissant, c’est LE projet que nous devons construire ensemble. Nous ne pouvons pas rater cette occasion et nous devons renforcer l’Europe plutôt que la laisser s’étioler… Voter le 7 juin, c’est le minimum que nous puissions faire pour l’avenir de nos enfants.