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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 09:29

       Bundanoon est une petite ville australienne de 2 000 habitants, située à 120 km au sud de Sydney. Cet été, cette ville a acquis une notoriété considérable lorsque ses représentants ont décidé de bannir les bouteilles d’eau en plastique. D’ici la fin de cette année, les magasins devront proscrire la vente de bouteilles d’eau, aussi bien dans les distributeurs automatiques que dans les boutiques. Ceci au prétexte que « cette petite communauté veut un développement durable ».

         Si l’on considère l’énergie utilisée pour la mise en bouteille et l’emballage, les livraisons, le recyclage des bouteilles, la publicité, le coût total d’un litre d’eau est d’environ 2 €, soit plus cher que l’essence ! Sans aller jusque là, l’eau en bouteille est vendue en moyenne 0,40 € le litre dans la grande distribution, tandis qu’elle ne coûte que de 0,002 € au robinet, environ 200 fois plus cher !

         Selon des études américaines, la consommation d’eau en bouteille a augmenté de 57 % entre 1999 et 2004. Les pays développés sont bien sûr, en tête de cette consommation, mais les pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil ne sont pas en reste. Les Français consomment 145 litres d’eau en bouteille par personne et par an.

        On pourrait ajouter à ces considérations financières que les bouteilles sont fabriquées avec un dérivé du pétrole, qui va devenir rare, que le recyclage n’est que partiel (environ 50 %) et l’incinération polluante. Cela fait beaucoup de handicaps environnementaux.

         Pour compléter le tableau faut-il rappeler que nos grands-mères ont connu, après la seconde guerre mondiale, la « révolution de l’eau sur l’évier ». L’aménagement des réseaux de distribution permettait d’avoir l’eau courante à la maison et dispensait de transporter l’eau depuis une fontaine ou un puits. Maintenant, nous trouvons « amusant » ( ?) d’attraper des packs d’eau sur les rayons de super marché, de les placer dans un chariot, de les présenter à la caisse, de les transvaser dans le coffre de la voiture, de les décharger pour les ranger à la cave, puis les remonter pour la consommation… Un véritable « syndrome de l’eau lourde » ! Alors qu’il suffit de tourner le robinet…

        Certes, il arrive ici ou là que l’eau du robinet ait mauvais goût, ou qu’elle sente le chlore. Mais alors ne faudrait-il pas être plus exigeant vis-à-vis des responsables des réseaux de distribution pour avoir une eau de qualité, plutôt qu’accepter de payer un produit de première consommation 200 fois son prix. Là encore, la Crise peut faire œuvre de pédagogie. C’est ainsi que l’on a vu, en France, la consommation d’eau en bouteille baisser de 6 % en un an. Et puis, souvenons-nous que dans le monde, plus d’un milliard de personnes souffrent d’un déficit en eau potable… Alors, c’est décidé, nous aussi nous allons faire pschitt avec l’eau en bouteille.

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commentaires

P
Pour le goût de l'eau du robinet, c'est un fait et souvent du au traitement (on rajoute un peu de chlore pour être sûr de sa qualité en "bout de tuyau", notamment en vigipirate orange ou rouge).<br /> Il suffit alors de la laisser reposer, dehors ou au réfrigérateur.<br /> Quelquefois, surtout en pays de Caux, elle est impropre à la consommation, c'est alors vers le gestionnaire que l'on doit se retourner...<br /> <br /> Pour ce qui est de l'eau en bouteille, les phtalates contenus dans le PET passent dans l'eau à la faveur d'une exposition au soleil. Elle est alors moins "bonne" que l'eau du robinet (en tout cas pour la santé).<br /> <br /> Pour ce qui est de l'environnement global, les américains sont les plus grands consommateur de "Perrier", une des plus lourdes bouteille d'eau minérale sur le marché (la bouteille PET de Perrier vient de faire son apparition sur le marché européen, mais pas aux US).
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M
<br /> <br /> Merci Philippe pour ce commentaire de compléments d'infos. Je suis bien d'accord que la problématique est plus complexe qu'il n'y paraît, mais nous sommes en phase pour considérer que l'on ne<br /> devrait recourir à l'eau en bouteille que dans certains cas particuliers, lorsque l'eau du robinet est véritablement impropre à la consommation : charge trop forte en nitrates ou turbidité<br /> parfois, en Pays de Caux par exemple, etc.<br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />