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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 09:49

Les populations d’abeilles sont en déclin partout dans le monde. La situation devient préoccupante dans la mesure où ces insectes pollinisateurs sont indispensables pour la production des fruits. Ainsi fin 2008 aux Etats-Unis, les producteurs de concombres de Caroline du Nord ont du réduire leur production du fait du manque d’abeilles pour assurer la pollinisation. Ce phénomène s’est intensifié et généralisé depuis environ 15 ans. Les chercheurs considèrent que 35 % du tonnage d’aliments végétaux proviennent de cultures dépendant des pollinisateurs, soit de l’ordre de 153 milliards d’euros, ou encore 9,5 % de la valeur de la production mondiale.

Sans que ce soit la cause unique, les pesticides sont régulièrement mis en cause dans la raréfaction des abeilles. En France, entre 1945 et 1985 la consommation de pesticides a doublé tous les 10 ans, pour atteindre près de 80 000 tonnes/an maintenant. On est champion d’Europe ! Plusieurs études récentes ont mis en évidence la présence de pesticides dans de nombreux produits alimentaires.

Les abeilles sont donc victimes, entre autres de cette contamination généralisée de nos biotopes. Et que croyez-vous qu’il arriva ? C’est à la fois dramatique et rassurant… puisque la nature, maltraitée, reprend parfois ses droits. Et c’est ainsi que les abeilles installées dans des ruches urbaines sont devenues plus productives que les abeilles des campagnes ! C’est le cas à Paris, et dans beaucoup d’autres  villes, où les parcs, jardins et espaces verts offrent une grande diversité de fleurs et d’arbres alors que les campagnes se « vident » au profit des grandes cultures ravageuses de biodiversité. Certes les villes sont polluées par la circulation automobile, le chauffage et les industries, mais ces pollutions sur lesquelles de gros efforts ont été faits sont devenues moins redoutables pour les abeilles que les pesticides des campagnes qui entraînent une mortalité de ces insectes butineurs de l’ordre de 30 à 50 %. A Paris, les récoltes de miel atteignent environ 100 kg par an et par ruche contre une dizaine en moyenne seulement à la campagne. Voir aussi notre chronique du 28-04-09 : « Paradoxale la ville ? »

Il existe environ 300 ruches à Paris. Les ruchers les plus connus sont situés au parc Georges Brassens et au Jardin du Luxembourg, mais aussi… sur les toits de l’Opéra Garnier. Le miel de l’Opéra est d’ailleurs vendu dans les boutiques de luxe et est l’un des plus chers du monde.  Faut-il s’en réjouir ou regretter de voir nos campagnes laisser partir des lambeaux entiers de biodiversité…

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