Le G20 s’est réuni ces jours-ci à Pittsburgh, aux Etats-Unis. Le Groupe des 20 est un forum économique créé en 1999. Il rassemble 19 états et l’Union Européenne afin de favoriser la concertation internationale à travers un dialogue élargi aux grands pays émergents. L’histoire de ce groupe remonte à 1975, date de création du G6, élargi en G7 puis en G8 avec les pays les plus puissants du monde sur le plan économique. Enfin, la Chine, l’Inde, etc. rejoignent le groupe pour former le G20. Actuellement, c’est le G8 qui décide de grandes orientations relatives à l’économie mondiale. Les autres pays du G20 ne participent pas encore totalement à cette gouvernance mondiale. C’est déjà une avancée considérable, mais les pays les plus pauvres ne participent pas du tout à ces discussions.
Devant l’ampleur de la crise économique mondiale, le G20 devrait pouvoir fonctionner de façon permanente, avec l’objectif d’associer au plus tôt les petits pays. Cela demande une refonte de l’ONU (Organisation des Nations Unies). On sait qu'il existe environ 200 pays dans le monde, mais on ne peut en préciser le nombre exact, car certains territoires sont considérés comme indépendants par au moins un autre état, mais pas par l'ONU. Le nombre le plus vraisemblable est de 198 états.
Il est devenu indispensable de faire un saut démocratique à l’échelle mondiale afin de réguler, par exemple, les marchés des denrées agricoles pour en faciliter l’accès aux pays les plus pauvres, au moment où l’on vient de dépasser le milliard d’humains sous-alimentés (dont 50 % de petits paysans !). La régulation d’une économie mondialisée passe nécessairement par une gouvernance mondiale, ce qui suppose des discussions à 200 dans le cadre de l’ONU, avec des règles de fonctionnement qui restent largement à inventer. Il faut passer de la « parlotte » aux décisions effectives… pas simple ! Actuellement, au sein du G8, en quelque sorte, on parle de tout, mais on ne décide rien.
Avec la gestion des modifications climatiques, un enjeu essentiel de cette gouvernance mondiale à inventer est de réguler les productions agricoles afin de ne pas spolier les petits producteurs des pays pauvres. Des investisseurs internationaux s’emparent actuellement de terres agricoles, notamment en Afrique, par le biais de transactions à grande échelle sans trop se soucier de répartition entre exportation et consommation locale. La destructuration des agricultures familiales des pays pauvres se fait trop souvent au profit des pays riches dont les besoins en agrocarburants ou produits tropicaux augmentent.
Faut-il s’accomoder d’un milliard d’humains souffrant de la faim ? Il est temps de prendre le risque d’une gouvernance mondiale, ce sera très difficile, mais cela pourra éviter bien des conflits…