Du fait de son essor, le bloc asiatique laisse souvent perplexe, bien que de nombreux signes nous rendre optimistes. La Chine, qui prévoit un milliard de citadins pour 2030, semble entraînée vers toujours plus de croissance. Mais, dans le même temps, les écocités se multiplient, les règlements et incitations poussent au recyclage, ce sont autant de possibilités de réelles avancées. Voir aussi « Une Chine écolo ? » www.michel-lerond.com/article-20514236.html Plus étonnant encore, le gouvernement chinois n’hésite pas à contraindre les industries les plus énergivores (2 087 usines en août 2010), allant jusqu’à couper l’électricité en cas de non respect des consignes. La multiplication des affaires liées à la pollution a fait prendre conscience du facteur d’instabilité sociale qu’elle représente. Certes les défis à relever sont immenses, mais la Chine semble avoir compris le double intérêt environnemental et économique que représentent les énergies alternatives, les véhicules hybrides ou électriques et l’économie décarbonée.
De même, en Inde, le gouvernement n’hésite plus à bloquer, voire annuler, des projets industriels. C’est ainsi une centaine de projets qui ont été annulés en 2009, suite à des études d’impact environnemental, en raison des effets négatifs sur la biodiversité, la qualité de l’air ou la sécurité de la population. L’industriel minier français Lafarge a découvert cette nouvelle politique, à ses dépens.
La Russie n’est pas en reste. Longtemps à des années lumière des préoccupations environnementales, voilà que des mesures sont prises pour économiser l’énergie, informer les téléspectateurs sur les problèmes écologiques ou anticiper les risques liés au réchauffement climatique. Suite à la canicule de l’été 2010, le pouvoir en place a pris conscience de la vraie dimension politique du mouvement écologiste russe… qui pourrait devenir menaçant. C’est ainsi que le 26 août, le président russe a fait stopper la construction de l’autoroute Moscou-Saint Pétersbourg parce qu’elle détruisait 144 hectares de forêt. Opportunisme ou changement de cap, ou les deux ?
Plus à l’Est encore, le Japon s’interroge sur son déclin économique et prend conscience des bienfaits d’une croissance modeste, fruit d’une économie relocalisée.
Quoi qu’il en soit, la route sera longue et cahotique vers un équilibre environnemental, mais l’espoir est là. Cela ne se fera pas sans réformes des systèmes politiques. La préservation de l’environnement suppose que les citoyens soient associés aux décisions, que le pouvoir soit partagé, en un mot que la démocratie fonctionne ; c’est ce que viennent de rappeler journalistes, universitaires et la prestigieuse Académie des sciences sociales, au pouvoir chinois.