Au tout début, il y avait le Big Bang. C’était il y a bien longtemps, 4,5 milliards d’années. Les premières traces de vie apparaissent vers - 3,8 milliards d’années, des bactéries ; puis des êtres pluricellulaires se développent vers - 2 milliards d’années, et la vie finit par grouiller avec algues, méduses, éponges vers - 500 millions d’années. La vie sort de l’eau, les reptiles, puis les mammifères vers - 200 millions d’années. Et enfin, nous, les plus beaux, les plus forts, les Hommes, avec Toumaï, notre plus ancien prédécesseur à – 7 millions d’années, le premier hominidé ! Puis arrivent Lucy et les autres, déjà – 3,6 millions d’années. Comme le temps passe ! Et là on est au Pliocène, la toute fin de l’ère tertiaire. C’est l’époque des Australopithèques.
Suite à divers évènements volcaniques et autres, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) est alors de l’ordre de 400 parties pour million (ppm), puis tout cela s’est stabilisé autour de 250 ppm jusque… vers 1960. Le monde continue, tout va bien, les civilisations humaines se développent, prospèrent, colonisent la terre, chauffent, brûlent, vroum, vroum… et la concentration de CO2 augmente régulièrement : 310 ppm en 1960, 340 en 1980, 360 en 2000, 395 en mai 2011, 397 en mai 2012, et encore un effort, oui bravo, 400 en mai 2013 ! Cela nous ramène au Pliocène… l’apparition de l’homme sur Terre !
Désormais, on sait que l’objectif de limiter, en 2100, le réchauffement à 2 degrés est quasi intenable. On sait aussi que, si nous parvenons à stabiliser le CO2 entre 400 et 440 ppm, on devrait limiter l’augmentation moyenne de la température terrestre entre 2,4 et 2,8 degrés, avec une élévation du niveau de la mer comprise entre 0,5 et 1,7 m. Il aurait mieux fallu ne pas dépasser les 350 ppm de CO2, ah que c’est ballot ! Nous aurons donc, comme prévu des effets tout à fait concrets du changement climatique : élévation du niveau des océans, destruction d’écosystèmes, évènements climatiques extrêmes…
Bien entendu, tout cela n’est pas désespéré, il ne s’agit que de changements et d’adaptations. D’ailleurs vous les entendez, sur tous les continents, dans toutes les instances internationales, ils répètent tous : progrès, croissance, compétitivité, développement et la croissance encore, gnarc !
Il fait un peu chaud, vous ne trouvez pas ? Pfff. Tiens, on les entend moins fort, ils répètent encore croissance, croiss… et puis, mais qu’est-ce que j’entends : gnarc, schrum, wouarf, grrrr, qué calore ! Mais pour sûr, on dirait des Australopithèques, les tout premiers hominidés. Ah, le retour aux sources, quel délice !