« La pollution atmosphérique est un cancérogène avéré pour l’homme. » Voilà ce que révèle le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Certes, la nature des polluants en cause et leurs impacts ont évolué, mais tout de même… Dès les années 1970, la préoccupation pour ces pollutions était à son plus haut niveau (http://www.michel-lerond.com/article-qualite-de-l-air-ou-air-de-qualite-55873434.html). Près d’un demi siècle plus tard, on compte encore 45 % de la population urbaine européenne qui est exposée à des polluants pouvant porter préjudice à sa santé (particules et ozone notamment), en sous-estimant toujours les pesticides, dont l’incidence sanitaire n’est pas étudiée comme il conviendrait.
En cette année européenne de l’air, il est donc opportun de rappeler que la question demeure. C’est dans ce contexte qu’il faut saluer des initiatives comme celle du CHU de Rouen qui organisait le 5 novembre la Journée de l’air, afin de faire le point sur les enjeux de santé (http://www3.chu-rouen.fr/internet/).
Le 12 décembre prochain, c’est l’AREHN (Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie) qui organisera un colloque sur le thème Quel air respirons-nous ? (http://www.arehn.asso.fr/9jdd/). La qualité de l’air, tant intérieur qu’extérieur, est aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique. Des témoignages apporteront aux collectivités territoriales des clés pour agir et contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air, même si l’impact est complexe à appréhender du fait du mélange des substances en cause, de leur concentration et de leur rémanence sur de longues périodes.
Le CIRC essaie d’envoyer un message fort vers les décideurs, politiques et industriels, pour tenter de provoquer, enfin, une véritable prise de conscience devant ce fléau planétaire, tant les pays émergents sont maintenant concernés. En France, nous ne nous embarrassons pas trop des directives européennes en la matière, continuons à subventionner le diesel, nous « révolutionnons » contre l’éco-taxe et… payons chaque année de l’ordre du milliard d’euros pour la prise en charge des maladies liées à la pollution de l’air. On a les moyens !
En 1975, un certain M.L. écrivait dans son Diplôme d’études supérieures de sciences : Le développement du cancer broncho-pulmonaire fait l'objet d'études car sa relation avec la pollution, si elle n'est pas douteuse, n'est pas toujours admise totalement. II faut tenir compte en effet à cet égard de l'influence du tabac sur les fumeurs. Néanmoins, l'augmentation du nombre de cancers des poumons en France doit attirer notre attention (CHOVIN et ROUSSEL, 1972). Rappelons enfin qu'en 1952, à Londres, quatre jours de "smog" particulièrement dense ont causé la mort de 3500 à 4000 personnes (DE SLOOVER, 1964).
Ah, mince alors, c’est ballot çà !