Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 09:37

       C’était une époque formidable. J’étais président, en situation de prendre toutes sortes de décisions et de les mettre en pratique. Je pouvais même changer d’avis et repartir dans une autre direction. 

Un jour, par exemple, je décidais de maintenir une raffinerie située en milieu urbain, alors qu’elle polluait le sol, l’air et l’eau depuis près d’un siècle. Mais je sauvais des emplois !

      Un autre jour, je disais qu’il fallait réduire l’usage des pesticides en agriculture, mais j’accordais des dérogations pour des épandages aériens. 

      Puis j’augmentais la taxe sur l’huile de palme de 300 % au motif qu’elle est néfaste à la santé et favorise la déforestation, mais cette taxe va rapporter beaucoup d’argent à l’Etat, puisqu’elle est très consommée, notamment dans les pâtes à tartiner.

      Puis je revenais discrètement sur les engagements pris pour la non-exploitation des gaz de schistes pour autoriser des forages expérimentaux, puisqu’un nouvel eldorado nous est annoncé, même basé sur des chiffres sans fondement.

     C’était amusant aussi d’annoncer qu’on allait favoriser le ferroutage, tout en mettant de plus en plus de camions sur les routes en les autorisant à passer de 40 à 44 tonnes.

     Je pouvais déclarer que j’allais faire de la France la nation de l’excellence environnementale et le prouver immédiatement en annonçant la mise en place d’une fiscalité écologique pour… 2016.

     Ou bien encore je prenais des mesures pour relancer la compétitivivitété… des entreprises en faisant fabriquer des voitures qui ne servent à rien, comme l’Alpine Renault.

     Autour de moi, les gens riaient, applaudissaient et s’agitaient de plus en plus, visiblement hilares du spectacle.

     Mais au fur et à mesure que le temps avançait, comme dans tout rêve, la situation devenait complexe, un peu cahotique, et je finis par me demander si j’étais vraiment président, et de quoi,  ou plutôt clown dans un sketch à la mode d’un humoriste cynique.

    J’ouvris un œil, aperçu un peu de jour et devinais, derrière les volets, la neige tombée pendant la nuit de Noël. Le rêve était terminé et je me demandais seulement si j’avais vraiment rêvé ou plutôt retracé une sorte de rétrospective de l’année… Un conte de Noël à l’envers, en somme.

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
De désillusions en désillusions, que reste t-il pour l'espoir?
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Rémi. Il reste beaucoup pour l'espoir : NOUS ! Pourvu que nous soyons lucides, décidés, actifs et exigeants (en commençant par nous-mêmes). En somme voilà de bons voeux pour 2013.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />