Il n’y a pas si longtemps, l’architecte était le plus souvent un homme d’âge mûr, assez sûr de lui et parfois autoritaire. Il concevait un « objet architectural » qui réponde au mieux à la commande, mais à sa manière, selon ses propres vues. Le projet élaboré était présenté au commanditaire comme LA solution, à l’évidence la meilleure. Cette présentation est un peu caricaturale, certes, mais à peine. On en mesure que davantage la révolution qui vient de s’opérer depuis une vingtaine d’années. L’architecte est maintenant un homme ou une femme, jeune au moins dans sa tête, qui conçoit un projet en concertation avec le commanditaire, l’affine et le fait évoluer en fonction de cette concertation.
La profession d’architecte n’est sans doute pas la seule à avoir évolué de la sorte, sous la poussée d’une certaine démocratisation du processus décisionnel et des procédures obligatoires de concertation. Mais dans ce cas, l’évolution est d’autant plus spectaculaire que le résultat se voit.
Certes, on construit encore trop de pavillons standard, mais le souci des économies d’énergie est maintenant omniprésent. Les constructions bioclimatiques sont devenues monnaie courante et la forme des bâtiments a évolué, laissant plus de place à l’imagination, tout en respectant un minimum de caractéristiques régionales (http://www.michel-lerond.com/article-28850309.html). Sans doute, la réglementation plus exigeante joue-t-elle en faveur de cette évolution, mais ce progrès ne serait pas possible sans l’adhésion des professionnels. Pour aller plus loin, il devient indispensable de mettre en place des dispositifs de suivi et de contrôle des mesures environnementales afin de s’assurer de la concrétisation effective lors de la maîtrise d’œuvre et de leur efficacité réelle.
De l’architecte à l’urbaniste, il n’y a qu’un pas qui témoigne aussi d’une évolution positive. Le coup de frein à l’étalement urbain entre dans les mœurs, la densification se fait en harmonie avec une intégration aux projets de coulées vertes, de noues pour la gestion des eaux pluviales, en privilégiant les circulations douces et piétonnes, etc. Tout cela amène à une conception nouvelle de la ville et donc du « vivre ensemble » (http://global.arte.tv/fr/tag/michel-lerond/).
Certes, il reste beaucoup à faire, mais la profession d’architecte est sans doute une des rares, au-delà des aspects de communication ou marketing des promoteurs, à s’être véritablement investie dans le problématique environnementale et en concrétisant son évolution.