La Renaissance fut une période de renouveau artistique, littéraire et scientifique qui marque essentiellement le XVI ème siècle avec débordements variables, selon les auteurs. C’est alors une véritable révolution de la pensée qui transforme radicalement le rapport de l’Homme à la nature, au monde et à Dieu. Les progrès en astronomie font prendre conscience que la terre est ronde et tourne autour du soleil. L’Homme prend conscience d’appartenir à la nature et la création artistique s’ouvre au-delà de la religion. On assiste alors à la naissance d’une identité européenne qui va générer des expéditions maritimes au-delà des mers. Celles-ci permettent de découvrir d’autres mondes avec des conséquences économiques importantes. L’imprimerie est l’une des inventions les plus fabuleuses, permettant une large diffusion des connaissances. Avec la découverte d’un nouvel idéal humaniste et la rupture avec l’assujettissement à la religion, la Renaissance fonde la pensée moderne. Cela c’était hier.
Aujourd’hui nous vivons à l’anthropocène, une époque géologique au cours de laquelle l’influence de l’Homme sur la planète est devenue prédominante par rapport aux facteurs naturels. Cette époque aurait commencé à la fin du XVIII ème siècle et prendrait fin vers 2050. C’est la période qui correspond à ce que nous avons décrit par ailleurs comme étant les ères industrielle et de la communication (http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24878). La crise actuelle est non seulement financière et économique, elle est aussi écologique, politique et morale, en France, en Europe et largement sur toute la planète. Nous vivons dans une sorte de monarchie planétaire où toutes les activités se réduisent au sacro-saint marché… (Voir aussi http://www.michel-lerond.com/article-etes-vous-bien-notes-97239825.html).
La situation est-elle pour autant devenue irréversible ? On peut craindre que l’Homme n’ait pas de raison suffisante pour modifier radicalement le fonctionnement de cette ère de consommation inféodée au productivisme. Si c’est le cas, cette addiction à la croissance va inévitablement se désintégrer… sauf si les jeunes générations inversent le courant. On pourrait établir de nombreux parallèles entre des signes précurseurs actuels et ceux de la Renaissance : 1) notre rapport à la nature est en pleine évolution avec la prise de conscience qui se fait sur l’état de la planète, 2) internet est une technologie en train de révolutionner la communication planétaire et 3) le monde se libère des dogmes politiques et religieux, même si demeurent certains intégrismes. Les prémices d’une gouvernance mondiale sont là pour une vraie réconciliation entre l’Homme et la nature. Vite les jeunes, le monde est à refaire, quel challenge que d’inventer une nouvelle Renaissance !