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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 09:00

 

On aurait pu penser, au printemps 2011, que le débat politique se serait polarisé sur les grandes questions du moment, ou en tous cas sur celles que l’on imagine à ce niveau, comme par exemple la raréfaction des énergies fossiles, ou bien l’érosion dramatique de la biodiversité, ou encore les modifications climatiques. Mais bien sûr, cela suppose d’être suffisamment informé, soucieux de l’avenir et apte à se projeter au-delà de son mandat électoral. Non, il n’en fut rien, le grand débat politique du moment consista à s’interroger sur la nécessité de disposer sur les routes de radars qui avertissent… des radars.

Le débat national s’enflamma alors sur le démontage, ou pas, des panneaux avertisseurs d’un radar de vitesse limitée ; leur remplacement, ou pas, par des « radars pédagogiques » ; l’initiative laissée aux départements ou bien encore de rendre le système aléatoire. Il aurait peut être été plus simple de s’interroger sur la nécessité, ou pas, des limitations de vitesses. Puisqu’en fait, le débat a porté sur « comment rouler plus vite qu’autorisé sans se faire prendre ». On a même vu des députés vociférer, avec une démagogie éhontée, sur les pénalités qu’allaient encourir ceux qui travaillent, ou les moins riches, ou les conducteurs qui dépassent un peu la vitesse, alors qu’ils maîtrisent leur véhicule…

Mais cette grande question trouvera peut être son épilogue, comme souvent, en fonction des moyens financiers disponibles ou pas. En effet, l’argent public se faisant de moins en moins facile, certains postes budgétaires comme celui des routes, pourraient bien être « rabotés » de façon drastique, au risque de laisser le réseau dans un état très médiocre. C’est pourquoi, dans le secret des cabinets ministériels, se prépare actuellement une grande réforme du code de la route. Il est question de supprimer tous les panneaux de signalisation routière. Tous ! Ils seraient remplacés par seulement deux panneaux triangulaires d’annonce d’un danger particulier : Chaussée déformée et Trous en formation. Hormis l’économie substantielle réalisée sur l’achat de panneaux, il n’y aura plus besoin d’avertir…

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commentaires

S
<br /> juste une petite remarque au sujet des sanctions pénalités dirigées vers les automobilistes : je suis très heureuse maintenant de pouvoir traverser un passage clouté et de de voir que les autos<br /> s'arrêtent.... ce qui n'était pas le cas avant. Pourtant il n'y a pas beaucoup plus de pénalités à ce sujet-là. Il y a une forme d'anonymat que nous empruntons tous lorsque nous sommes derrière un<br /> volant comme si le conducteur était prioritaire sur le piéton, or le piéton est bien le plus fragile d'entre les deux. Le diktat de l'automobiliste Roi semble donc terminé et ce n'est pas un mal.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Shizrine. Effectivement, certains signes attestent d'une évolution positive des comportements, de nos comportements. réjouissons nous et...<br /> persévérons.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Merci Michel,<br /> <br /> Cela peut paraître bateau, mais je vous trouve humaniste. Aujourd'hui, de quoi avons nous besoin en premier lieu : d'humanité. Et l'humanité passe bel et bien par notre environnement, au sens large<br /> du terme. Chacun de nous doit avancer, faire avancer ses enfants, promettre à ses descendants une qualité meilleure. Or, nous passons le relais, pour la première fois de l'histoire, pour un monde<br /> en berne, d'abord, et très vite pour un monde en perte. Que nos esprits seront sereins lorsque l'humanité aura compris que l'avenir de l'Homme passe par l'altruisme et l'humanité. Vous évoquez dans<br /> les réponses aux commentaires, une partie de l'Afrique qui se meurt. Elle recevra de l'argent et on en parlera plus pour une décennie. A l'heure des investissements massifs qui, aux dires de<br /> certains penseurs, font avancer le peuple monde, investissons pour sortir les quelques âmes qui ne naissent que pour mourir. Sortons nos milliards pour la bonne cause, pour une fois sans arrière<br /> pensée, simplement pour le plaisir de la bonne foi. Citoyens du monde, oui, nous le sommes tous. Alors sauvons le monde, que chacun d'entre nous lui apporte ce qu'il a de meilleur. Et allons<br /> chercher le pain à pied !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Jacques. Qu'ajouter de plus si nous sommes d'accord pour sauver le monde. Mais il y a du boulot ! Bon courage.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Dès le départ des mesures annoncées, il était certain que le gouvernement ferait marche arrière. Le lobby de la voiture,des routes , des fabricants de systèmes d'alertes des radars (à la limite de<br /> la légalité), les députés de tous bords toujours à la pêche aux voix; toutes ces conditions rendaient impossible - hélas - l'application de simples mesures destinées à protéger des milliers de<br /> vies.Et pourtant, il suffit de rouler pour constater le niveau d'éducation, de civilité, de politesse des conducteurs de tous véhicules en France, sans commentaire...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Rémi. Je crains fort que cette analyse soit juste...<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Les grandes questions du moment ne portent pas sur l’écologie mais sur la déclinaison des 3 éléments symboliques de la devise de la République Française : Fraternité (entre générations, entre<br /> personnes avec et sans emploi, entre personnes bien et mal portantes, etc.), Liberté (de se déplacer, d’accéder à l’information et à la culture, etc.), Égalité (des droits et des devoirs).<br /> Quand les questions relatives à ces 3 symboles auront été traitées, le temps viendra d’aborder l’écologie ; ce n’est certainement pas en critiquant l’honneur rendu le 14 juillet à ceux qui sont<br /> morts pour la défense de la devise républicaine que la cause écologique progressera.<br /> <br /> Quant aux radars, force est de constater qu’il y a eu réduction du nombre de morts sur la route (- 50 000 en 20 ans) : le résultat a été atteint par la mise en place d’une politique nationale de<br /> répression (radars, etc.) qui atteint progressivement ses limites. Il en a été de même pour les accidents du travail en entreprise: poursuivre l’amélioration demande une nouvelle politique<br /> qu’évidemment la classe politique ne veut aborder publiquement.<br /> <br /> Il s’agira très probablement de « régionaliser » les objectifs ainsi que les moyens de secours (c’est le cas), de prévention et de répression pour les atteindre, car sur la route « on meurt » à<br /> proximité de son domicile.<br /> <br /> PS : quelle politique écologique pourrait rivaliser avec les résultats atteints par la politique de sécurité routière ou la politique d’assurance maladie ?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Gérard de ce commentaire qui appelle plusieurs réponses :<br /> <br /> <br /> -          Bien sûr que la répression sur les excès de vitesse a porté ses fruits et tout le monde peut se réjouir de la diminution du nombre de morts sur la route.<br /> Et puisque nous sommes (pour  un certain nombre d‘entre nous, y compris moi-même qui me suis déjà fait flasher) incapables d’appliquer strictement les<br /> limitations de vitesse, il faut bien sanctionner. Les résultats sont là, tant mieux. Et donc il n’est pas besoin d’avoir de telles gesticulations sur le thème des radars.<br /> <br /> <br /> -          Quant à comparer ces résultats avec ceux d’une hypothétique « politique écologique », je ne suis pas sûr qu’il y ait un rapport direct… Mais si<br /> on veut faire un peu de sémantique, on pourrait arguer que le respect de l’autre sur la route relève aussi de la dimension sociétale du développement soutenable…<br /> <br /> <br /> -          Pour ce qui est des « grandes questions du moment », je maintiens que les questions écologiques, ou<br /> environnementales, appelons-les comme on voudra, sont bien, ou devraient être, la première préoccupation du monde politique. Bien entendu que les « symboles de la République »<br /> sont à regarder et suivre avec intérêt, mais si ces nécessités sont importantes, en amont de celles-ci existent ce que l’on nomme habituellement la « satisfaction des besoins<br /> primaires » : se nourrir, se loger et se déplacer. C’est bien la base sans laquelle une société ne peut foctionner. Se nourrir renvoie à la biodiversité, l’agriculture, le climat. Se<br /> loger renvoie aussi au climat et à l’énergie. Se déplacer renvoie en premier à l’énergie. On est bien là dans des préoccupations typiquement environnementales. Les populations soumises<br /> actuellement aux caprices du climat, comme en Afrique de l’est ou certaines parties de la Chine par exemple savent ce que signifie « besoins primaires ».<br /> <br /> <br /> -          Tout dépend bien sûr de l’échelle avec laquelle nous regardons le monde. 10 millions de personnes frappées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique<br /> dont 350 000 souffrent de la famine, cela signifie quelque chose, à mon sens, pour moi qui me considère comme étant d’abord citoyen du monde. C’est le sens de l’appel du Ministre de<br /> l’agriculture aujourd’hui même dans le journal Le Monde… La polémique à propos du 14 juillet ne m’émeut donc que modérément et je ne veux pas entrer dans ce pseudo débat… un peu franchouillard.<br /> Les priorités sont ailleurs, y compris pour nous autres Français. D’ailleurs le hasard fait que le Plan Climat de la France a été présenté hier : il compte plus de 200 mesures pour tenter de<br /> pallier aux modifications climatiques dès maintenant, par anticipation. Comment ne pas s’en réjouir, en souhaitant que ce plan… soit effectivement mis en œuvre.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonjour Michel, bien sûr je partage ton point de vue sur le côté "beauf" des pourfendeurs de la suppression des panneaux avertissant les radars. Cependant, pour rebondir sur La fin de ton article<br /> en forme de boutade, je t'invite à visionner cette petite vidéo concernant le «Shared Space» en cliquant ici http://www.nouvo.ch/s-010<br /> Etonnant non ?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci Jean-Michel de cette vidéo très édifiante. Je connaissais cette expérience hollandaise qui mériterait d'être généralisée, au moins en milieu urbain. Mais la France et la Hollande, ce n'est<br /> pas la même chose... Lorsqu'il y a une grève, en Hollande, le plus souvent les manifestants défilent sur les trottoirs... pour ne pas gêner la circulation automobile !<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />