C’est la révolution
Rebondir au moment de l’apocalypse, c’est en fait une révolution : s’occuper de la biodiversité, du climat, de l’énergie, de l’économie en gardant l’Humain comme priorité absolue, et cela bien au-delà des frontières nationales. C’est ce que les psychologues appellent résilience, la capacité de réagir aux traumatismes violents, les surmonter et en tirer parti pour se dépasser.
Nous devons aller très vite vers une économie sobre en carbone, c’est un bouleversement qui est nécessaire, qui traite la vraie crise, celle du climat et de l’avenir de l’humanité dans un contexte complètement nouveau. La question de l’énergie est primordiale, mais où est la vision globale de la politique ? La filière nucléaire a pris l’importance que l’on sait avec beaucoup de doutes sur la sécurité et l’approvisionnement en uranium. Il faut donc préparer une transition pour produire de l’énergie renouvelable et sécurisée.
La crise économique actuelle ne doit pas justifier un retard dans les mesures à prendre, au contraire elle doit les amplifier et les accélérer. Il est aussi urgent de redonner de la transparence à la vie économique pour que les prix prennent en compte les coûts environnementaux réels. Nous devrons passer de l’économie de « l’avoir plus » à celle de « l’être mieux ».
Ainsi pour l’eau potable dont la gestion est devenue un défi à relever pour garantir la sécurité alimentaire et qui ne peut être un enjeu de marché. De même pour la biodiversité qui est bien sûr une priorité vitale. Concernant le climat, nous allons devoir nous habituer aux désordres climatiques et instituer la taxe carbone au plus tôt. L’agriculture est une autre priorité, en relation avec l’eau, la biodiversité ou le climat, il faudrait la réorienter vers l’agro-écologie.
Une révolution est à opérer aussi dans la gouvernance : gouvernement resserré, non-cumul des mandats, consultation de la société civile, recentrage des collectivités territoriales et établissement d’un véritable gouvernement de l’Union Européenne. C’est à l’Etat qu’il revient de contrôler si ce qui est produit est sans nuisances graves et issu de circuits courts. La « libre entreprise » est possible, mais elle doit produire des choses utiles et durables.
Ces changements importants doivent s’accompagner d’une révolution de l’enseignement pour que l’éducation à la nature, et donc à notre place dans la nature, trouve enfin sa véritable fonction dans la société.
Même si l’on change de priorité pour passer de la technologie à la nature, l’esprit reste le même en matière de projet intellectuel et de progrès : privilégier l’Humain.