C’est une discussion récurrente de café du Commerce : combien ça coûte et qui va payer ? Eternelle interrogation qui suscite des commentaires à n’en plus finir, d’autant plus si l’on doit payer soi même ! Comme, dans bien des cas, on économiserait pas mal d’énergie et de sottises si l’on prenait la peine de s’informer et d’abord de se poser les bonnes questions. En effet, on ne connaît pas beaucoup de choses qui soient gratuites, puisqu’elles ont obligatoirement un coût que quelqu’un doit supporter, même si ce n’est pas nous… D’ailleurs, lorsque c’est gratuit pour nous, c’est que la charge en est supportée par les autres, le plus souvent… Il en est ainsi des discussions, revendications, pétitions interminables pour protester, par exemple, contre le prix bien sûr exorbitant, des transports en commun, du ramassage scolaire, des frais de cantine, ou encore des consultations médicales et des médicaments, etc. Sans parler des impôts !
Selon les villes et les situations, le prix du billet de transport en commun est de l’ordre de 10 % du coût réel… Le ramassage scolaire, jusque là gratuit, coûte de l’ordre de 60 € par élève et par an, dont 10 € en moyenne à charge des familles… Un repas de cantine scolaire est facturé de l’ordre de 3 € par repas, pour un coût réel du triple… La santé, dans certains cas, comme un cancer du sein par exemple, revient entre 40 et 70 000 €, mais est pris en charge à 100 %. Ce sont, bien sûr, les contribuables qui payent la différence, ce qui est normal dans une société avancée et solidaire. Mais, pour autant, doit-on aller à la gratuité absolue de toutes sortes de services indispensables, ou bien exiger une part, même modeste, de contribution ? C’est une vraie question, surtout quand la dette est maximale, l’économie au ralenti et les besoins grandissants…
Pour cela il faut d’abord économiser. Sur les services publics sans doute, et peut être aussi sur le fonctionnement de nos institutions. Il serait laborieux de les passer toutes en revue, mais regardons le Sénat par exemple. C’est une des deux assemblées du Parlement, qui a perdu beaucoup de ses pouvoirs puisqu’en cas de désaccord avec l’Assemblée nationale, le Premier ministre peut donner le dernier mot à celle-ci. En clair, le sénat ne sert quasiment plus à rien…
Mais combien ça coûte le Sénat ? Cette assemblée compte 348 sénateurs qui perçoivent une indemnité mensuelle de 7 100 € + une indemnité représentative de 6 400 € + 1 à 3 collaborateurs rémunérés, ensemble pour 7 500 € par mois + quelques avantages en nature (courrier et train gratuits). A cela s’ajoutent les frais de fonctionnement, soit un total annuel de 323 millions d’euros supportés par l’Etat. Tiens donc, je vais évoquer une possibilité d’économie avec le prochain parlementaire que je rencontre et l’interroger sur sa conception de la solidarité !