Il est arrivé à plusieurs reprises, par le passé, que la France soit un pays démocratique. Cela semble un peu dépassé maintenant. Dans une véritable démocratie, une confusion des genres telle qu’on la connaît actuellement amènerait les dirigeants politiques à présenter leur démission sans délai (http://www.michel-lerond.com/article-entendez-vous-dans-les-campagnes-56211750.html). Si notre société conserve les apparences de la démocratie (gouvernement où le peuple exerce la souveraineté), en réalité nous vivons en oligarchie (gouvernement exercé par une classe restreinte) de façon avérée depuis plusieurs décennies.
C’est vrai que la concertation et le débat public sont de plus en plus présents dans de nombreux processus décisionnels, en particulier dans les domaines de l’urbanisme, aménagement du territoire et plus largement environnement, où la procédure d’enquête publique est réglementaire. Mais la décision se prend après, parfois « en oubliant » les termes de la concertation. Le Grenelle de l’environnement en est un bon exemple (http://www.michel-lerond.com/article-19328563.html). La classe politique semble bien avoir pour objectif principal de garder la « mainmise sur les affaires » et de s’inscrire dans une perspective de carrière.
Si les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent, alors c’est sur nous-mêmes qu’il faut nous interroger. Au-delà de la méfiance qui perdure entre les citoyens et la classe politique, il faut poser la question du renouvellement de celle-ci, afin que le pouvoir politique redevienne une fonction temporaire et non plus une profession permanente. Il est urgent de déprofessionnaliser la politique, la société civile ayant aussi son pouvoir d’imagination et d’innovation. Comment remédier à cela si ce n’est en permettant un partage du pouvoir beaucoup plus large, notamment en direction des jeunes et des femmes (http://www.michel-lerond.com/article-15883948.html).
La formation citoyenne est largement à revoir pour retrouver une vraie démocratie. Comment expliquer en effet les lacunes dans « l’instruction civique » des Français, souvent complètement dépassés dans l’approche des organismes publics, y compris les élus locaux eux-mêmes… Comment comprendre que des étudiants de master, bien que majeurs et électeurs, ne sachent pas faire la différence entre un conseil général et un conseil régional…
Retrouver la démocratie ou s’enfermer dans l’oligarchie qui favorise la montée des extrêmes, c’est à nous de choisir… et d’agir. On pourrait commencer par aller voter, même aux élections cantonales, plutôt que de s’abstenir à près de 56 % !