Après le désarroi de Copenhague, en décembre 2009, et la réhabilitation des conclusions du GIEC par l’Académie des Sciences de Paris, la conférence de Cancun était très attendue… C’est un immense espoir qui s’est levé fin 2010, même si les conclusions sont insuffisantes. La conférence de Copenhague n’était parvenue à aucun accord et fut qualifiée « d’incroyable désastre » par certains participants. La « Conférence des parties à la convention sur les changements climatiques », à Cancun (Mexique), a adopté un texte consensuel fixant des obligations, y compris pour les pays en développement. Ces derniers devront comptabiliser leurs émissions et rendre leur rapport public. Ce succès est dû en grande partie à Patricia Espinosa, ministre mexicaine des affaires étrangères et présidente de la conférence, qui a su faire preuve de beaucoup de diplomatie.
Le texte adopté par les 194 pays présents sauvegarde le principe des négociations multilatérales sur le climat, crée un Fond vert mondial pour aider les pays en développement et concrétise le programme REDD+ sur la déforestation. En revanche, on sait d’ores et déjà qu’il ne permettra pas de limiter l'augmentation de la température terrestre à 2° d'ici 2050. Reste à préciser quelles ressources alimenteront le Fond vert et quelle sera la véritable portée juridique des décisions de Cancun…
Malgré tout le « tintamarre médiatique » fait sur les conclusions du GIEC, force est de constater que celles-ci étaient en réalité en deçà de ce que l’on constate déjà. On sait maintenant que la teneur en CO2 est plus élevée de 29 % qu’au cours des derniers 800 000 ans. Dans l’Arctique, les Inuits vivent de façon très concrète les effets en chaîne des modifications climatiques : effondrement des constructions suite au dégel du pergélisol. La banquise arctique pourrait avoir disparu en été pour le milieu du siècle, entraînant une élévation importante du niveau de la mer, comprise entre 50 cm et 1m50 selon les zones, d’ici 2100. En 2010, le sud-ouest chinois a connu des sécheresses extrêmes, tandis que le nord était ravagé par les inondations, etc. La France ne sera pas épargnée par les conséquences des modifications climatiques, notamment en agriculture et risques naturels.
Les gouvernements sont-ils prêts à imposer une limite à l’utilisation de l’énergie fossile, en instituant une taxe carbone, par exemple. Ceci d’autant plus que ce sont les pays les plus pauvres qui auront le plus à subir des modifications climatiques (tempêtes, inondations ou sécheresses) sans avoir les moyens financiers d’assurer les protections nécessaires.
Cancun marque une avancée sérieuse mais qu’il faudra concrétiser à Durban (Afrique du Sud) en 2011 pour tenter de désamorcer la bombe climatique dans le cadre d’une gouvernance mondiale.
A propos de biodiversité, on peut voir sur le site de ARTE télévision : http://global.arte.tv/fr/2011/01/12/de-nagoya-au-grand-mont/