Le début d’année est toujours un moment opportun pour prendre de bonnes résolutions. Ainsi, en 2012, ne pourrions-nous pas faire un effort sur la prévention. Ce sujet a été mainte fois évoqué, y compris sur ce blog, pour rappeler combien il faut mieux prévenir que guérir… Qu’il s’agisse de santé, de pollutions, de dégradations du paysage, la réponse est toujours la même, les coûts environnementaux et financiers sont moindres si l’on prend des mesures préventives plutôt que des mesures curatives.
Un excellent exemple vient d’être fourni, à nouveau, par le Commissariat général au développement durable qui a publié, en septembre 2010, un rapport sur les « Coûts des principales pollutions agricoles de l’eau » (http://www.developpement-durable.gouv.fr/Couts-des-principales-pollutions.html?onglet=publications).
En France, les pollutions industrielles et domestiques ont régressé depuis la création des agences de l’eau, il y a 40 ans. Par contre les pollutions agricoles, liées à l’élevage notamment, ont progressé. Selon le CGDD, le traitement de l’eau pour éliminer les principales pollutions agricoles coûte 54 milliards € par an à la France, étant entendu que ce ne sont pas les agriculteurs qui payent, mais… les ménages. En l’occurrence, il s’agit essentiellement des engrais azotés et des pesticides. Dans les localités les plus polluées, ce coût peut atteindre 494 €/an par ménage, soit un surcoût de 140 % de la facture d’eau moyenne. Ramené au coût/hectare, cette dépense est évaluée entre 800 et 2 400 €/an, notamment lorsqu’il s’agit d’assainir l’eau potable d’un captage en zone d’agriculture conventionnelle.
Le traitement est alors plus cher que la prévention, de l’ordre de 2,5 fois ! Cette situation est d’autant plus regrettable que les solutions curatives remédient aux dommages, mais n’améliorent pas pour autant la qualité de la ressource. On sait, par ailleurs, qu’en Bavière ou au Danemark, des actions préventives ont permis de réduire de 30 % les consommations d’azote et de pesticides, et cette fois en protégeant effectivement la ressource.
Mais pourquoi donc cette manière de penser et d’agir ? Sans doute faut-il y voir l’influence de certains lobbies, mais aussi cette foutue « culture de l’efficacité » qui consiste à décider d’abord puis réfléchir ensuite… Il y a beaucoup à revoir, et d’abord dans le cadre des enseignements quels qu’ils soient. Vite, prenons de bonnes résolutions et bonne année 2012 !