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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 10:48

Les discours finissent par nous fatiguer. C’est l’apanage du monde politique et particulièrement de nos présidents. Un ouvrage (Marc-Ambroise Rendu, Des cancres à l’Elysée : 5 présidents face à la crise écologique, Jacob Duvernet, 2007) soutient la thèse que, malgré les informations dont ils disposaient, ils ont tous été des cancres en matière environnementale… Les enjeux économiques l’ont toujours emporté sur les enjeux écologiques, ce qui traduit bien les courtes vues des dirigeants. Depuis 1959, tous les présidents restent dans la tradition française, très formatée par les concepts judéo-chrétiens, qui place l’homme au centre de l’univers pour le gouverner et asservir la nature. Ils croient les ressources inépuisables et la croissance économique est leur objectif permanent, sans jamais avoir le souci de la relation obligée de l’Homme avec la nature.

De Gaulle n’a rien vu venir des crises environnementales. Pompidou crée un ministère de l’environnement, dès 1971, en précisant sauver la nature habitée et cultivée, mais la conférence de Stockholm de 1972 l’indiffère totalement. Giscard d’Estaing s’intéresse plutôt au développement de l’énergie nucléaire. Le chasseur qu’il est aime la nature, mais comme repaire à gibier et les crédits de l’Etat pour l’environnement baissent de 40 % par rapport à l’époque Pompidou. Quant à Mitterand, il a la conviction que la science portera remède à tout, et donc il n’y a pas de problème environnemental. Il inaugure 38 des 58 réacteurs nucléaires existants aujourd’hui. La loi littoral sera votée en 1986, mais le décret d’application sort en… 2000. Le petit-fils de paysan qu’est Chirac garde un intérêt pour la vie rurale, mais pas pour la nature. Il évolue vers une « écologie humaniste » et prononce de beaux discours. Sarkozy fait de l’écologie un cheval de bataille et lance le Grenelle de l’environnement tout en tenant deux discours incompatibles, à la fois sur les méfaits de la croissance et sa nécessaire accélération. Comme la majorité des socialistes, Hollande n’a pas un engouement phénoménal pour l’environnement, bien qu’il ait pris quelques initiatives en faveur de la transition énergétique… à peu près sans lendemain.

Mais alors, comment s’étonner que, selon le Cevipof, les ¾ des Français considèrent que la distinction gauche-droite ne signifie plus rien dès lors que nous vivons dans une société du risque avec une belle indifférence des grands élus du pays. Un sondage de janvier 2014, réalisé par Ipsos-Steria révèle même que seulement 8 % des Français font confiance aux partis politiques et 23 % aux députés. Mais où sont donc les parlementaires qui doivent non seulement voter les lois, mais vérifier leur application et les évaluer. C’est bien à nous, citoyens, qu’il revient de ne plus écouter les discours démagogiques, de ne plus voter pour les cumulards de mandats et d’exiger une vraie « rentabilité politique » des parlementaires. Ce sera cela… ou les extrêmes. A chacun de choisir !

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commentaires

L
malheureusement ce que dit Rémi se confirme au niveau du dernier scrutin et la démocratie au niveau local est parfois (pour ne pas dire souvent) loin d'élire les plus compétents et les moins avides<br /> de pouvoir! mais le pire n'est jamais sur!!!!!!!!!
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L
Tout est parfaitement exact y compris les commentaires.<br /> Tout le monde se fiche de l'environnement parti socialiste inclus, la porte est grande ouverte à l'extrême droite.
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C
"Dans ce grand hôpital psychiatrique où les malades sont au pouvoir, on pourrait quand même trouver le moyen que les décisions soient prises par des gens compétents". Citation de François Terrasson<br /> que vous pouvez prendre plaisir à écouter lors d'un débat avec un chargé de mission du ministère de l'environnement, dans la vidéo suivante (c'est un peu long, mais ça vaut le coup d'écouter<br /> Terrasson jusqu'au bout) : http://www.youtube.com/watch?v=EWbi8DdWxas
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D
Cher professeur Lerond, n'oublions pas la création du Conservatoire du littoral en 1975 !... Simple clin d'oeil
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M
<br /> <br /> Merci Jean-Philippe. Je n'oublie pas la création du Conservatoire du littoral, ni la quantité de réalisations qui ont été faites depuis 50 ans, tant sur le terrain qu'en matière réglementaire.<br /> MAIS, ce qui m'agace, ce sont les discours toujours assez convenus ou vantards, sans forcément de lendemain en termes de décisions et de réalisations concrètes. C'est pourquoi nous sommes<br /> toujours dans une course de vitesse entre les progrès réels, c'est vrai, de la prise en compte de l'environnement et tous les impacts négatifs qui continuent, voire s'amplifient. Tu sais mieux<br /> que moi combien certains aspects de notre environnement continuent de se dégrader, sans émoi particulier des politiques. Et dois-je le rappeler, ce n'est pas la planète qui est en danger, elle<br /> s'en sortira, mais c'est nous, peut être...<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />