PRQA, PPA, ZAPA, PDU, PLU, PCET, SCoT, SRCAE, PP. Dit comme cela, et prononcés à haute voix, on pourrait se demander si tous ces plans ne risquent pas de nous provoquer une insuffisance respiratoire… Pour reprendre une bouffée d’oxygène, on peut ajouter les PREPA ou encore le PNSE décliné en PRSE, qui vise justement la Santé-Environnement. Expliciter tous ces sigles n’a que peu d’intérêt puisque, s’ils concernent tout le monde, ils n’intéressent que bien peu de gens… (Voir http://www.airnormand.fr/ publications, l’Air Normand).
Certes tous ces outils ont leurs propres objectifs, ils sont certainement performants et témoignent de la volonté de l’Etat de prendre à bras le corps les problèmes de qualité de l’air et de climat. C’est une avancée incontestable. Comme le dit l’article 1er de la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE) de 1996 : « … Cette action d’intérêt général consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les pollutions atmosphériques, à préserver la qualité de l’air et, à ces fins, à économiser et à utiliser rationnellement l’énergie… ». Bravo pour les intentions, quant aux moyens d’y parvenir… Certes l’atmosphère est un milieu complexe qui concerne une multitude d’activités et d’acteurs, pour ainsi dire toutes les activités et tous les acteurs. En effet, on peut vivre sans eau quelques jours tout au plus, mais on ne peut vivre sans air au-delà de quelques minutes !
On est bien là dans un des travers français qui consiste à « réunionner », se concerter, planifier, pour finalement… oublier. Ne risque-t-on pas de voir pour l’air se reproduire ce que l’on a déjà connu pour l’aménagement du territoire, depuis plus de 30 ans, qui à force de multiples plans et schémas nationaux, de Schéma d’aménagement de la Basse Seine, de Directive territoriale et d’aménagement, de Schéma régional d’aménagement et de développement durable, et j’en passe, et malgré tout cela, c’est 40 ans plus tard que l’on commence à envisager, enfin, qu’il puisse exister un jour une liaison ferroviaire entre Caen et Le Havre !
Se concerter et planifier, c’est très bien et même indispensable. Mais il faut le faire avec cohérence et la volonté d’AGIR. S’agissant de l’air et du climat, il conviendrait sans doute de regrouper tous ces plans dans UN plan national, décliné en plans REGIONAUX, applicables dans le cadre d’une REGLEMENTATION effective. A trop vouloir planifier indéfiniment, on prend le risque de manquer d’air !