Le désherbage en milieu urbain est devenu un vrai problème dans la mesure où certains habitants refusent toute “mauvaise herbe”, tandis que d’autres souhaitent leur maintien, voire leur développement. Quoi qu’il en soit, il y a au moins consensus sur le fait que les plantes adventices n’ont pas leur place sur les trottoirs, les caniveaux ou les rues piétonnes mais que le désherbage chimique pose de gros problèmes, tant pour la santé humaine que pour l’environnement, notamment les milieux aquatiques.
Pour certains espaces urbains, on peut assez facilement passer des herbicides (appelés pudiquement produits phytosanitaires) au « zéro pesticides » en ayant recours au paillage, désherbage thermique ou binage. Mais pour les trottoirs la question est plus ardue et certaines villes comme Rennes, Bordeaux, Lyon ou Nantes y ont réfléchi et expérimenté certaines techniques. Ce qui semble le plus pertinent, ce sont des techniques simples, dont aucune n’est parfaite et souvent coûteuse en main d’œuvre, telles que :
- le balayage mécanique qui permet d’ôter tout dépôt organique.
- le désherbage thermique.
- le désherbage à l’eau chaude.
- ... le désherbage manuel tout simplement. Dans ce cas, compte tenu du temps à passer, on peut avoir recours à des personnes fragilisées dans le cadre de clauses d’insertion dans les marchés publics, comme à Nantes Métropole.
- ou plus original, l’enherbement qui consiste en la distribution de graines appropriées aux habitants (comme à Blois) par la mairie pour fleurir, et entretenir, les trottoirs au niveau de la jonction entre le mur et le trottoir. En somme, des « graines de révolutionnaires » !
Tout cela demande réflexion, communication et innovation, mais peut être une excellente occasion d’impliquer les habitants dans la gestion de leur environnement immédiat.
Ainsi chacun pourra se faire sa propre philosophie, continuer de penser que toutes ces plantes adventices qui s’installent dans la moindre fissure sont une calamité et qu’il faut les éradiquer coûte que coûte. Ou bien se dire que, décidément, quoi que l’on fasse, la nature reprend toujours le dessus, c’est la vie qui triomphe et cela c’est plutôt rassurant, y compris pour nous les Humains.