C’était au début des années 1990, au CNFPT de Lyon (Centre national de la fonction publique territoriale), j’intervenais dans un stage pour les ingénieurs territoriaux sur la prise en compte de l’environnement par les collectivités. Je me présentais en précisant que je venais de Rouen. Plusieurs personnes me demandèrent où se trouvait Rouen… Quelle stupeur ! Ainsi donc, des ingénieurs lyonnais ignoraient où se trouvait celle qui fut la seconde ville du royaume de France jusqu’au 18ème siècle. Ils savaient vaguement que cette ville se situait vers le nord, mais où ?... Il est vrai que depuis trois siècles, Rouen a perdu de sa renommée pour ne plus figurer que parmi les villes moyennes.
Mais voilà qu’après trois décennies de séminaires, documents d’urbanisme et concertations intercommunales, Laurent Fabius met en place les outils d’un renouveau de la ville (www.la-crea.fr). La CREA (Communauté d’agglomération Rouen, Elbeuf, Austreberthe) est née le 1er janvier 2010 et a élu son président, Laurent Fabius, le 7 janvier. Forte de 71 communes et de près de 500 000 habitants, la CREA devient, par la taille, la première communauté d’agglomération de France (issue de la fusion de deux communautés d’agglomération et de deux communautés de communes).
La CREA aura pour missions principales la gestion de l’eau potable (la régie publique reprenant beaucoup d’importance), la collecte des déchets et les transports collectifs. Elle envisage aussi la réalisation de nouveaux quartiers, la lutte contre les inondations, etc.
Ce sont donc les problématiques environnementales qui vont être au centre des préoccupations de la CREA. Il y a tout lieu de s’en réjouir, mais ne pourrait-on pas aller encore plus loin ? Cette communauté, outre les atouts humains et économiques, va disposer d’atouts géographiques et naturels considérables : son site sur la Seine, ses forêts et une mixité milieu urbain – milieu rural très forte. Au-delà des projets d’éco-quartiers qui fleurissent ici ou là au sein de la CREA, ne pourrait-on pas aller jusqu’à concevoir une éco-ville ? N’y a-t-il pas là matière à redonner à Rouen son lustre d’antan en faisant de cette cité un exemple européen d’innovation environnementale à grande échelle.
Je me souviens aussi que le 31 mai 1990, 206 Rouennais de toutes professions et sensibilités se réunissaient, après 9 mois de travail en ateliers, pour promulguer la « Charte du grand Rouen Eurocité ». Cette charte proposait, entre autres, un projet à structurer : Rouen Eurocité de l’environnement. Nous en avons maintenant les moyens, allons-y !