Dans dix jours, le calendrier nous annonce le printemps, au moment où les esprits sont chagrins, moroses, angoissés parfois devant tant de difficultés économiques, sociales, politiques. Bref, rien ne va plus… Parmi d’autres signaux d’alerte, un tiers des jeunes s’est abstenu de voter lors des dernières élections présidentielles françaises. Combien cette fois aux élections départementales ? Il faut dire qu’appeler à voter pour des représentants de cantons qui n’ont pas grand sens dans le contexte de départements appelés à disparaître, on peut faire mieux en matière de redynamisation de la démocratie !
Pourtant les jeunes justement, se sentent très concernés par les défis à long terme, beaucoup plus que par la délégation de pouvoirs à des adeptes du court terme. L’abstention peut être, parfois, un mode d’expression politique. Les jeunes ne se mobilisent plus guère pour les traditionnels partis ou syndicats, mais plutôt de façon intermittente et spontanée à travers les réseaux sociaux. Cette manière de faire comporte des risques d’exagération et de dérive, mais parvient souvent à permettre le débat sans agressivité. Les jeunes n’ont pas renoncé à faire évoluer leur quotidien, mais ils le font surtout à partir d’initiatives individuelles, dans un monde en réseau qui privilégie l’échange et la coopération plutôt que la concurrence.
Maintenant, l’information est accessible sur tout sujet, partout et en tous temps. Si ce n’est pas une révolution cela ? Malgré elle peut être, l’école est en train de s’adapter et les enseignants doivent faire leur propre révolution, inventer de nouvelles manière d’enseigner, en n’étant plus le pivot de la classe, mais l’animateur qui suscite la motivation, assisté de l’ordinateur. Il faut amener de l’émulation chez les élèves plutôt que de la compétition. Ce, phénomène n’est pas seulement français ou européen, mais quasi mondial. L’école doit toujours enseigner les bases, lire-écrire-compter, certes, mais l’enseignant devient un coach, un guide plus qu’un « maître », il évolue vers un partenariat avec les élèves travaillant en équipe, pour eux-mêmes et avec une assistance technologique. Cette nouvelle donne peut déstabiliser les has been qui ne voient là que passivité et individualisme, alors que c’est le contraire qui est en train de s’opérer.
Comme le souligne très bien Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, « Nous ne vivons pas une crise, mais une métamorphose de notre société ». C’est ainsi que les défis du développement soutenable motivent les jeunes et que certains s’engagent dans la création d’entreprises relatives à la transition écologique, par exemple. Jean-Paul Delevoye ajoute que « L’innovation est une contestation. C’est une désobéissance réussie. » Voilà tout est dit, le printemps pointe son nez !