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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 08:27

 

Des taxes, des taxes, toujours des taxes. Voilà qu’ils veulent maintenant une taxe écologique ! Est-ce que les imprimés seront verts au lieu d’être bleus ?

Bien au-delà des associations de défense de l’environnement, et après d’autres organismes, voilà la Cour des comptes qui fustige les subventions encourageant la consommation d’énergies fossiles et regrette le manque d’efficacité de la fiscalité de l’énergie. Par exemple, la détaxation du kérosène coûte 3,5 milliards € par an, ce qui va totalement à l’encontre des objectifs de développement durable. De même, la différence de taxation du gas-oil coûte 8 milliards € par an, alors que les particules fines sont responsables de 40 000 décès prématurés par an en France… Bien sûr, cela n’est pas facile dans un pays très « diéselisé » et l’inquiétude est grande chez les constructeurs automobiles, routiers, agriculteurs et pêcheurs.

C'est aussi l’OCDE qui demande une réforme de la fiscalité écologique, en s’étonnant que les carburants utilisés dans l'agriculture et la pêche soient largement déraxés.

 Une fiscalité verte devrait réduire, puis supprimer, les subventions encourageant la consommation d’énergies fossiles qui coûtent de l’ordre de 90 milliards € par an pour l’OCDE. C’est le carbone qu’il faut taxer. Il faut notamment supprimer progressivement l’avantage fait au diesel et la détaxation du kérosène pour les vols intérieurs. Comme nous le disions déjà, il y a plusieurs années, (http://www.michel-lerond.com/article-35814501.html) : il faut aller progressivement vers une fiscalité qui protège l’environnement, en annonçant dès le départ que cette taxe commence à un taux modeste et augmentera de 5 à 10 % par an. Il faut également prévoir au départ que cette taxe soit payée par tous. Des calculs faits par la Banque mondiale sur la base d’un peu moins de 20 € la tonne de carbone émise, prix correspondant aux dommages moyens causés par le climat. Cette taxe carbone, pour être efficace, doit être universelle, permettant d’amortir les effets de la crise et de réduire notoirement les émissions de gaz à effet de serre.  

 C’est une révolution fiscale verte qu’il faut faire. Ce doit être possible puisque les Suédois l’ont faite il y a 20 ans déjà, en taxant l’électricité, le carbone, les énergies fossiles, les pesticides, instituant le péage urbain pour les voitures, sans que cela fasse vraiment débat et trouvant même cela « normal ». Mais l’espoir est là puisque début juin, les députés Français ont adopté des mesures qui vont en ce sens, même si elles restent timides et à application différée. Nous évoluons vers moins de taxes sur le travail et plus sur les pollutions. C’est peut être tout simplement le prix à payer pour garantir un avenir à nos enfants et petits enfants.

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commentaires

L
Il faudrait aussi que les scientifiques accordent leurs violons; pour certains, le diesel est inoffensif -ce que je peine à croire - pour d'autres il est d'un danger extrême ce que je comprends<br /> beaucoup mieux.Objectivité de l'autre côté des Pyrénées n'est pas la même que celle du côté français. Tout comme le nucléaire qui bien sûr ne présente strictement aucun danger pour certains,il est<br /> assez facile d'induire en erreur le peuple tel que ma personne. N'oublions jamais ceci: à un raisonnement parfaitement logique , bien construit avec des arguments sensés s'en oppose toujours un<br /> autre avec des conclusions radicalement opposées au premier.Apprenons à rester modeste.
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M
<br /> <br /> Merci Gérard et Rémi pour ces commentaires avisés. Effectivement, on peut souvent argumenter dans un sens et en sens contraire. On peut supposer des "embrouilles" pour faire avaler une taxation,<br /> mais on peut aussi considérer que les méfaits du gas-oil sont avérés après tant d'études menées sur le sujet. Là encore, il manque une instance d'évaluation irréprochable pour limiter ou<br /> empêcher toute controverse. Mais est-ce possible ?<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
G
Clore le débat essence/gasoil en mettant sur le dos du dernier tous les morts causés par les particules qui flottent dans l'air, c'est manquer d'objectivité. Y a-t-il plus de décès en France par<br /> particules qu'en Belgique moins diésélisée? Non!<br /> Le gasoil fournit à la tonne de carbone plus d'énergie que l'essence (entre 10 et 20%), émet moins de composés organiques volatiles cancérigènes(jusqu'à 80% en + quand la température est élevée) et<br /> est beaucoup moins dangereux (inflammabilité).<br /> En fait le gasoil n'est plus à la mode écologique parce que l'Etat a besoin de nouvelles taxes et est prêt à jeter aux orties les raisons qui avaient été mises en avant pour favoriser les économies<br /> d'énergie.<br /> Demandez à un gestionnaire de parc routier (autobus, camions, taxi, ambulance, locomotive, générateur électrique, tracteur agricole ....) s'il imagine un seul instant de remplacer ses moteurs<br /> diesel par des moteurs à essence! La réponse est 100% négative.<br /> La "détaxe" est le fruit du clientélisme et donne un parfum d'injustice de moins en moins accepté: ne parle-t-on pas de 70 milliards par an en ce qui concerne l’impôt sur le revenu? Que dire des<br /> exemptions qui sont aussi des détaxes quel-qu’en soit le motif?<br /> Il devient urgent de donner un grand coup de balai!
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