Des taxes, des taxes, toujours des taxes. Voilà qu’ils veulent maintenant une taxe écologique ! Est-ce que les imprimés seront verts au lieu d’être bleus ?
Bien au-delà des associations de défense de l’environnement, et après d’autres organismes, voilà la Cour des comptes qui fustige les subventions encourageant la consommation d’énergies fossiles et regrette le manque d’efficacité de la fiscalité de l’énergie. Par exemple, la détaxation du kérosène coûte 3,5 milliards € par an, ce qui va totalement à l’encontre des objectifs de développement durable. De même, la différence de taxation du gas-oil coûte 8 milliards € par an, alors que les particules fines sont responsables de 40 000 décès prématurés par an en France… Bien sûr, cela n’est pas facile dans un pays très « diéselisé » et l’inquiétude est grande chez les constructeurs automobiles, routiers, agriculteurs et pêcheurs.
C'est aussi l’OCDE qui demande une réforme de la fiscalité écologique, en s’étonnant que les carburants utilisés dans l'agriculture et la pêche soient largement déraxés.
Une fiscalité verte devrait réduire, puis supprimer, les subventions encourageant la consommation d’énergies fossiles qui coûtent de l’ordre de 90 milliards € par an pour l’OCDE. C’est le carbone qu’il faut taxer. Il faut notamment supprimer progressivement l’avantage fait au diesel et la détaxation du kérosène pour les vols intérieurs. Comme nous le disions déjà, il y a plusieurs années, (http://www.michel-lerond.com/article-35814501.html) : il faut aller progressivement vers une fiscalité qui protège l’environnement, en annonçant dès le départ que cette taxe commence à un taux modeste et augmentera de 5 à 10 % par an. Il faut également prévoir au départ que cette taxe soit payée par tous. Des calculs faits par la Banque mondiale sur la base d’un peu moins de 20 € la tonne de carbone émise, prix correspondant aux dommages moyens causés par le climat. Cette taxe carbone, pour être efficace, doit être universelle, permettant d’amortir les effets de la crise et de réduire notoirement les émissions de gaz à effet de serre.
C’est une révolution fiscale verte qu’il faut faire. Ce doit être possible puisque les Suédois l’ont faite il y a 20 ans déjà, en taxant l’électricité, le carbone, les énergies fossiles, les pesticides, instituant le péage urbain pour les voitures, sans que cela fasse vraiment débat et trouvant même cela « normal ». Mais l’espoir est là puisque début juin, les députés Français ont adopté des mesures qui vont en ce sens, même si elles restent timides et à application différée. Nous évoluons vers moins de taxes sur le travail et plus sur les pollutions. C’est peut être tout simplement le prix à payer pour garantir un avenir à nos enfants et petits enfants.