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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 08:03

La fin d’année est propice aux rencontres en tous genres où les sujets de discussion peuvent manquer. Voici une possibilité : partir de sujets d’actualité récents, sans rapport apparent entre eux, et essayer de trouver des liens. Par exemple, partir des préoccupations liées aux espèces invasives qui prospèrent aux dépens des espèces indigènes, du débat sur l’identité nationale, de la mort de Claude Lévi-Strauss et du bicentenaire de la naissance de Darwin.

Sous la plume de Laurent Carpentier, le Monde Magazine n° 8 du 7 novembre 2009 publiait un excellent article « Espèces, vos papiers ! » En effet certaines espèces, importées volontairement ou pas, peuvent se développer de façon incontrôlée dans nos contrées au point de mettre en danger les espèces indigènes. Ce sont des espèces généralistes, très adaptables, qui menacent des espèces spécialisées en occupant leurs niches écologiques.

Le 2 novembre le gouvernement français a lancé un « grand débat » sur l’identité nationale. Cette notion divise les citoyens et les politiques, bien qu’elle soit apparue récemment, dans les années 1980, à un moment où la France se sentait déstabilisée et avait besoin de retrouver une identité. A l’heure de la mondialisation et de l’avancée européenne, nombreux sont les Français qui ne comprennent pas bien la justification de ce débat d’un autre âge.

Claude Lévi-Strauss est mort le 30 octobre à 100 ans, il a marqué son temps par ses recherches anthropologiques, mais aussi par sa lucidité sur les menaces que l’expansion humaine fait peser sur la nature et sur l’humanité, car il associait la défense de la diversité culturelle et celle de la diversité naturelle.

Coïncidence des dates, 2009 c’est aussi le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin (12 février 1809), père de l’évolutionnisme, et les 150 ans de la publication de son œuvre majeure en 1859 « Sur l’origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie ».

Quel rapport ? La problématique des espèces invasives est devenue très populaire depuis peu. Définir l’identité française redevient une préoccupation majeure à chaque période difficile. Dans chaque cas, c’est « l’étranger » qui est la menace. Lévi-Strauss fut apôtre de la diversité sous toutes ses formes et nous ne l’aurions pas vraiment entendu ? Darwin fut « l’inventeur » de l’évolution et nous serions restés terriblement fixistes ? C’est beaucoup de questions qu’il faudra reprendre… après les réveillons. L’ouvrage de Patrick Blandin (De la protection de la nature au pilotage de la biodiversité, éditions Quae, 2009) étaye ces questions et esquisse des réponses. Mais si nous étions tous des Terriens, nature et humanité, quelle belle identité !

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commentaires

J
<br /> Sur le sujet, je vous conseille le livre de Maurice Olender "Race sans histoire" : une idée de cadeau pour les fêtes...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Jean-Mi, on a bien noté.<br /> Michel<br /> <br /> <br />
E
<br /> Je concerverais bien cette assertion pour formuler mes voeux pour la nouvelle année !<br /> Excellentes fêtes pour vous et vos proches, Michel.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Elisabeth de cette très bonne idée. Quel honneur ! Bonne fin d'année à Vous.<br /> Michel<br /> <br /> <br />
D
<br /> D'accord avec vous, Thierry : ne pas comparer l'incomparable. Mais hélas notre espèce d'espèce, comme dit un certain, a un grand défaut : elle ne se reconnait pas elle-même en tant que telle. Elle<br /> est capable d'aller chercher la petite bête, autrement dit, le "différent", pour .... pour quoi, au fait? Loin de Darwin, de Lévy Strauss ou même de Chomsky,où réside, en ce qui concerne l'humain,<br /> l'intérêt de classer, si ce n'est dans un intérêt de... classe, hé?<br /> C'est pour cette raison que j'ai signé l'appel à ne pas débattre de l'Identité Nationale proposée par Médiapart... car de débat, il n'y a que mascarade, et oui, d'accord avec toi, Michel, notre<br /> identité est planétaire : nous sommes tous des enfants de la Terre...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Danielle de nouer ainsi le dialogue. Ces sujets sont complexes et j'y reviendrai sûrement.<br /> Michel<br /> <br /> <br />
T
<br /> Juste deux corrections de forme à mon message.<br /> Je voulais écrire:<br /> "Craignant cette confusion, certains hommes politiques - que l'on ne peut taxer d'entretenir quelque sympathie que ce soit pour le racisme et la xénophobie - rechignent vigoureusement à ce que des<br /> actions significatives soient engagées pour prévenir ou contrôler les invasions biologiques.<br /> Je les comprends car les risques de dérive du discours et du débat sont grands mais je regrette que cette odieuse confusion puisse conduire à l'inaction."<br /> J'ai pu encore constater la dimension passionnelle de cette question lors du dernier Colloque Francophone d'ornithologie, où la question de la régulation des populations d'espèces d'oiseaux<br /> exotiques a été abordée... Terrain hyper glissant !!!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Thierry de ce commentaire et de son correctif.<br /> Je suis bien conscient du risque d'amalgame que j'ai pris en écrivant cette chronique. Il est bien vrai que les deux problématiques des espèces invasives et de l'identité nationale sont de<br /> différentes natures. Je voulais seulement (à tort ou à raison ?) provoquer la réflexion et le débat sur les "ponts" qui existent néanmoins entre elles. Je cherche souvent (jusqu'à l'obsesssion ?) à<br /> avoir une approche transversale dans notre monde d'hyper-spécialisation pour ouvrir des voies, tenter des explorations, et susciter des interrogations. Je souhaite que les choses soient remises à<br /> leur juste place, comme vous l'avez fait, mais aussi que l'on puisse, les uns et les autres, s'interroger sur nos outrances, et il me semble en avoir perçu aussi à propos des espèces invasives.<br /> Bien à Vous et merci encore.<br /> Michel<br /> <br /> <br />
T
<br /> Bonjour Michel, bonjour à tous,<br /> <br /> la chronique de Michel risque de nourrir un dangereux parallélisme entre la question des espèces exotiques introduites proliférant au point de menacer des espèces indigènes et la question des<br /> mouvements humains impulsés par l'oppression politique, la misère économique, laquelle va encore s'étendre dans de nombreuses contrées, en partie du fait des changements climatiques.<br /> Il n'y a, évidemment pour moi, aucune malice et aucune mauvaise intention dans les propos de Michel.<br /> Mais je profite de cette tribune pour dénoncer l'amalgame ignorant qui est fait par certains entre la question des mouvements internationaux (et souvent intercontinentaux) des hommes et celle de<br /> l'introduction d'espèces exotiques.<br /> C'est un terrain hyper glissant et, en écrivant ces lignes, je le mesure. Mais je souhaite simplement dire que :<br /> - les hommes appartiennent tous à la même espèce, quelle que soit leur contrée d'origine !<br /> - nous avons tous, quelles soient nos "origines" géographiques - comme incite à le penser utilement Michel dans sa conclusion - une identité de destin,<br /> - nous devons nous opposer à ce que des parallèles incongrus soient établis entre les migrations humaines et la question des espèces introduites invasives.<br /> Craignant cette confusion, certains hommes politiques - que l'on ne peut taxer d'entretenir quelque sympathie que ce soit pour le racisme et la xénophopie - rechigent vigoureusement que des actions<br /> significatives soient engagées pour prévenir ou contrôler les invasions biologiques.<br /> Je les crains car les risques de dérive du discours sont grands mais je regrette que cette odieuse confusion puisse conduire à l'inaction.<br /> Bonne fin de semaine à tous,<br /> Fraternellement,<br /> Thierry Rigaux<br /> <br /> <br />
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