C’est en 1707 que messieurs Vaillant et Danty d’Isnard ont effectué ensemble un voyage sur les côtes de Normandie et Bretagne afin d’y rechercher des animaux, des végétaux et des minéraux. Ils ont relaté leurs découvertes dans un manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale de France, non publié à ce jour. C’est Théodore Monod qui m’avait signalé ce travail remarquable, à l’occasion d’un courrier du 20 juin 1979 :
« J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre étude sur la botanique en Normandie. J’avais eu, pour la préparation de ma thèse (…) sur la basse Seulles, à consulter un manuscrit intéressant et qui mériterait certainement d’être édité et commenté. Il se trouve à la BN, MS pr., nouv. acq. N° 7520 : Journal du voyage de messieurs Sébastien Vaillant et Antoine Tristan Danty d’Isnard… etc. Il y a un catalogue des espèces récoltées… Ne pensez-vous pas que les naturalistes normands, et en particulier les botanistes, pourraient s’intéresser à ce manuscrit ».
Voilà maintenant quinze ans que Théodore Monod s’est éteint à Versailles, le 22 novembre 2000, âgé de 98 ans. Il est né à Rouen, rue Henri Lafosse et fut un scientifique naturaliste et explorateur, l'un des plus grands spécialistes du Saharaau XXe siècle et produisit environ 1 200 publications, considérées comme des références. Il garda toujours cependant un intérêt pour l’histoire naturelle normande : http://www.michel-lerond.com/article-theodore-monod-dix-ans-deja-61032232-comments.html#anchorComment
Depuis cet échange, j’ai acquis le manuscrit, avec l’espoir de pouvoir un jour procéder à quelques comparaisons entre 1707 et maintenant… Mais le temps a passé et l’expérience reste à faire par qui voudra bien s’y aventurer. Avec trois siècles de décalage, il y a là matière à comparaisons significatives. Partis de Paris le 17 septembre 1707, les auteurs décrivent leurs observations naturalistes jusqu’à leur retour le 18 octobre 1707, après être allés jusqu’à Granville.
Le Pays de Bray est particulièrement bien décrit et je connais des lecteurs de ce blog qui seraient ravis de lire les propos sur la canneberge des marais de Forges ou les orchidées rencontrées entre Sommery et les Hayons !
Il y a là un magnifique sujet de thèse pour un(e) étudiant(e) naturaliste ou matière à un travail collectif conséquent et riche d’enseignements. Que les naturalistes intéressés se manifestent. Merci par avance.