UNE LONGUE HISTOIRE
Voilà maintenant 26 ans, déjà, que le GIEC alerte sur les changements climatiques, avec un… relatif succès, si l’on peut dire, faute d’être vraiment écouté. C’est en 1988 que le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat a été créé par l’Organisation Météorologique Mondiale pour évaluer les informations du monde entier sur le climat. Dès 1992, lors du Sommet de la terre de Rio, le GIEC préconise de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui n’entraîne pas de perturbations dangereuses du climat.
En 2001, le GIEC en est à son troisième rapport qui apporte la preuve que le réchauffement observé depuis 50 ans est imputable à l’activité humaine. Le protocole de Kyoto vise à réduire les émissions de CO2 et entre en vigueur en 2005 : il concerne 36 pays développés et 107 en développement, mais l’efficacité du traité international est… très limitée. En 2006, Al Gore aux Etats-Unis fait le tour du monde avec son film « Une vérité qui dérange » et l’économiste Nicholas Stern assure que, faute de mesures adaptées, le réchauffement pourrait coûter 7 000 milliards de dollars à l’économie mondiale ! Les politiques, au niveau mondial, s’inquiètent et prennent conscience de l’urgence. En 2007, Nicolas Hulot parvient à faire signer son pacte écologique à tous les candidats à l’élection présidentielle en France. Beau succès médiatique, mais résultats modérés… La même année, dans son rapport, le GIEC monte d’un ton et s’inquiète de la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. En 2009, l’échec de la conférence onusienne de Copenhague est retentissant et le discours des climato-sceptiques prend de l’ampleur.
Le 31 mars 2014, le GIEC publie son rapport le plus complet et le plus alarmiste et là plus personne ne rigole ! Le réchauffement est plus important que prévu et les risques vont être difficiles à gérer. Les conséquences sont déjà là, devant nous, dans toutes les régions du monde, elles concernent l’agriculture, les écosystèmes, l’approvisionnement en eau, et donc la santé. Il est encore possible de s’adapter et d’atténuer le réchauffement en cours, si l’on prend des mesures rapidement.
Les faits sont là : l’année 2013 a été la 6ème année la plus chaude depuis 1850. En France, janvier 2014 a été le mois le plus chaud depuis 1900. On peut donc s’attendre à ce que des mesures radicales soient prises sous peu. D’ailleurs, en France, on a déjà commencé : on va « remettre à plat l’écotaxe » !
L’obstacle est devant nous, mais nous continuons à chanter et danser… La croisière s’amuse !