Dans les Emirats arabes unis, Masdar (« la source » en arabe) est une ville nouvelle d’Abou Dhabi, en cours de construction en plein désert. Cette ville écologique modèle sera construite pour assurer une vie « sans émissions de carbone et sans déchets », elle devrait accueillir 50 000 habitants et 1 500 entreprises d’ici 2015. Les voitures seront proscrites et remplacées par un nouveau système de transport rapide personnel pour assurer le déplacement des passagers, du fret et des déchets. Les déplacements plus longs seront effectués en tramway. Les bâtiments seront étudiés pour réduire les besoins en climatisation et délimiter des rues ombragées. Les énergies douces (surtout le solaire, mais aussi éolien, géothermie ou énergie marine, etc.) seront exploitées au maximum, les eaux usées seront recyclées pour l’irrigation des cultures et la ville sera à un niveau zéro d’émission de gaz carbonique. Cette ville laboratoire au niveau mondial, conçue par Foster and Partners, devrait préfigurer la ville du futur, affranchie de sa dépendance au pétrole et au gaz. Le budget annoncé est de 20 milliards de dollars.
Ainsi, dans le Golfe Persique, Masdar serait la métropole vertueuse, à l’inverse de Dubaï, située à deux pas, avec ses chantiers délirants, ses îles artificielles ou ses pistes de ski… Dubaï, un des sept émirats qui compose la fédération des Emirats arabes, revendique l’ambition de devenir la première destination mondiale du tourisme de luxe, commercial et d’affaires. C’est ainsi qu’entre larges avenues et autoroutes, fleurissent les complexes hôteliers ou balnéaires. La Tour de Dubaï, la plus haute tour du monde, couronne le tout, du haut de ses 828 mètres ! Mais la récession mondiale ayant atteint aussi l’émirat, les dettes sont devenues colossales et mettent en péril l’Etat lui-même… Des centaines de chantiers sont arrêtés et les investissements prévus reportés.
Dubaï investit dans l’immobilier et le tourisme, pendant qu’Abu Dhabi choisit la culture et l’environnement avec l’ambition de devenir d’ici 2030 la capitale mondiale des arts et de l’énergie verte. A chacun ses excès peut être, pour des projets qui ne pourront concerner qu’une petite population privilégiée. Ces « expériences » ont néanmoins valeur d’exemple pour toute la planète et peuvent aussi nous faire réfléchir sur les choix à opérer pour un avenir… pas trop délirant.