Nous avons remarqué, dans notre campagne profonde, que la lettre anonyme est un moyen d’expression assez répandu. En effet, ce vecteur de communication permet d’affirmer des tas de choses, souvent désagréables, sans preuve, sans être reconnu et donc démasqué. C’est finalement assez confortable pour faire passer des messages, des revendications, voire des dénonciations sur tel ou tel qui n’aurait pas respecté les règles de vie en commun, alors que nous-mêmes, bien sûr… Puisqu’il en est ainsi et que cette pratique est finalement assez productive, nous y souscrivons aussi. Après de fortes chaleurs et une sécheresse importante, voilà que la pluie a humidifié considérablement le jardin et que… c’est la fête aux escargots ! Je prends un stylo usagé, j’écris aussi mal que possible, avec des fautes d’orthographe volontaires (pour que l’on pense à quelqu’un d’autre que moi !) et je dépose cette missive, qui va faire mal, nuitamment dans la boîte aux lettres de la mairie :
Monsieur le maire,
Depuis quelques jours mon jardin est envahit par une véritable paiste rampante, gluente et pour tout dire repoussante. A tel point que les dahlias dépérissent, que les létues sont comme calcinées, dévorées, et mon oseille c’est pareil ! J’entends dire que mes voisins sont envahit par la même peste et qu’eux on ne les entend pas. Mais moi, j’ose vous dire monsieur le maire que cela ne peut plus durer. Si vous ne fêtes rien, cela va empirer et vous ne serez pas étoner que l’on se plaigne au conseil municipal. On sait bien qu’il existe des lois et qu’il faut les appliqué, mais vous vous devez appliquer aussi vos devoirs de police municipale. Et que font les employés communaux, sans doute trop payer, vous pourriez les faire travailler un peu pour combatre tout cette vermine. D’accord, vous n’êtes pas responsable de la pluie, mais vous devez la prévoir et surtout imaginer les dégâts qu’elle peut faire dans les jardins de vos braves citoyens. Je vous dis qu’y a qu’à les ramasser et les mettre en fourrière. J’en ai compter ce matin 47 dans les massifs de dahlia, 28 à proximité des salades et 73 dans le bosquet derrière la maison. Et puis, c’est pas des petits gris, c’est des gros, ceux de Bourgogne, ceux qui mangent le plus. Alors monsieur le maire, si dans les 48 heures vous n’avez pas pris les mesures qui s’imposent contre les escargots, je vous jure que j’irai me plaindre plus haut.
Toutes les salutation.
Signé anonyme.
Voilà, c’est fait, j’attends des décisions. Non mais !