Voilà, nous y sommes, à quelques unités près, la Terre compte 7 milliards d’humains. L’INED (Institut national d’études démographiques) a prévu qu’en 2050, la planète pourrait compter entre 9 et 10 milliards d’individus, un humain sur quatre étant africain. Le Nigeria devrait devenir le troisième pays le plus peuplé au monde, avec 433 millions d’habitants, après la Chine (1,3 milliards) et surtout l’Inde (1,7 milliards). Les démographes de l’INED pensent que la planète pourra supporter cet accroissement en termes d’alimentation et font remarquer que la régulation des naissances est un leurre…
Il est vrai que le Nigeria est un pays riche puisque c’est le premier producteur de pétrole d’Afrique, avec 115 millions de tonnes en 2010. Mais cette richesse comporte son revers qui est la corruption, empêchant la population de profiter de cette manne. De plus le pays Ogoni dans le delta du Niger est souillé par les carences de l’exploitation pétrolière, au point que les Nations Unies considèrent ce sinistre comme l’un des plus grands désastres écologiques planétaires. Depuis le début de l’exploitation en 1956 les fuites d’hydrocarbures et les brûlages des gaz de pétrole se sont multipliés. Dans de nombreux secteurs l’eau potable est très contaminée, et la pollution de l’air généralisée. C’est de l’ordre d’un million de personnes qui sont ainsi affectées. Aux lacunes des sociétés pétrolières s’ajoutent les pillages et raffinages illégaux, ce qui ne simplifie pas la situation (voir aussi http://www.michel-lerond.com/article-bp-bonne-promenade-57026260.html).
Selon les Nations Unies, la restauration des mangroves et des marécages est indispensable, ce qui devrait prendre… une trentaine d’années. Une meilleure qualité des écosystèmes est en effet indispensable pour redonner au pays un certain équilibre écologique, afin notamment de relancer l’agriculture, passée au second plan derrière l’exploitation du pétrole, et rendre à terme le Nigeria autosuffisant (voir aussi http://www.michel-lerond.com/article-re-partie-l-afrique-64252390.html). Devant l’essor démographique, il est absolument nécessaire que l’agriculture vivrière redevienne le pilier de l’économie nigérianne.