Que de neige, que de neige ! C’est çà le réchauffement climatique ? Les interrogations sont allées bon train en début d’hiver, en raison de cette contradiction apparente. Aussi faut-il faire un peu de pédagogie… avec le risque de la simplification. D'abord, notre hiver actuel n'a rien de très rigoureux. Nous avons connu bien plus froid, par exemple en 1962 la Mer du Nord a gelé et formé une "banquise" à Dunkerque. Par contre, l'hiver actuel a surpris par la précocité et l'abondance de la neige. Cet effet de surprise a été amplifié par les médias du fait qu'il y avait de la neige, et des perturbations… à Paris. Donc un hiver, somme toute banal, si ce n'est précoce et fort neigeux.
Oui, mais alors le réchauffement ? On exprime le réchauffement, par souci de simplification et de pédagogie, par une moyenne ANNUELLE et PLANETAIRE. Ce qui ne veut pas dire grand-chose à l’échelle locale, c’est vrai. C'est seulement un indicateur qui permet de "mesurer" le phénomène de façon très synthétique. Ce réchauffement GLOBAL se traduit dans les faits de façon différente selon les continents, en synergie avec d'autres phénomènes climatiques, entraînant des perturbations dans les climats locaux. Ainsi on constate une augmentation de la fréquence et de l'intensité des ouragans, ou des alternances d'épisodes extrêmes, pluies et sécheresses.
Nous avons la chance de vivre en zone tempérée où les perturbations… restent modérées. C'est ainsi que l'on prévoit un réchauffement, global là encore, pris en compte par les forestiers qui ne plantent plus de hêtres en Normandie (il va faire trop chaud, relativement, pour cet arbre et les épisodes de sécheresse possibles empêcheront de pouvoir l'exploiter). De même, des vignerons bordelais achètent des terrains en Angleterre et en Allemagne avec pour projet d'y implanter leurs cépages afin de pouvoir continuer à produire des vins "de Bordeaux" au-delà de 2050.
Nous devons donc nous attendre, en France aussi, à connaître le "toujours plus" : plus chaud, plus froid, plus sec, plus humide, tout cela dans un relatif désordre... Concernant le froid, et les hivers, il se pourrait bien que le réchauffement... nous refroidisse. En effet, le réchauffement global fait fondre la banquise de l'Arctique, ce qui libère de grandes quantités d'eau très froide dans l'océan Atlantique qui repoussent le Gulf Stream vers le Sud en nous privant de sa modération thermique. C'est pourquoi, dès les années 1980, des climatologues Allemands avaient envisagé que l'on puisse connaître un jour en Europe des hivers de type canadien. Nous n'en sommes pas encore là... Ainsi, nous allons peut être vers des hivers plus rigoureux, ce qui n'empêchera pas des canicules en été, quelques tempêtes de temps en temps ou des inondations intempestives... Mieux vaut le savoir et s’en protéger.