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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 08:24

         Un antibiotique est destiné à tuer des bactéries pouvant générer une maladie, mais il est totalement inefficace contre les virus. Ainsi on peut soigner la pneumonie ou la coqueluche, maladies d’origine bactérienne, avec un antibiotique, mais pas le rhume ou la grippe, dues à des virus. Dès lors, il convient de bien adapter le traitement à chaque cas et de ne pas prendre des antibiotiques « par habitude », comme si ce remède soignait tout, tout de suite. D’où la campagne d’information « les antibiotiques, c’est pas automatique ».

En effet, la France est le pays le plus consommateur d’antibiotiques en Europe. Certes la découverte des antibiotiques a révolutionné la médecine et sauvé des millions de vie. Pour autant, ce ne sont pas des remèdes miracles et leur abus peut provoquer l’adaptation de certaines bactéries qui deviennent alors résistantes. C’est pourquoi, depuis quelques années, on voit apparaître des souches de bactéries qui sont insensibles aux antibiotiques habituels. La campagne d’alerte a porté ses fruits et a permis de recadrer l’emploi de ces médicaments.

Mais comme souvent dans notre société complexe, si la campagne « médicale » a été efficace, elle souffre par ailleurs d’une incohérence notoire du fait de la contamination de l’environnement un peu… automatique, par les antibiotiques. Bien que les stations d’épuration soient de plus en plus performantes, elles laissent passer des produits médicamenteux provenant de nos toilettes. Les doses sont minuscules, mais néanmoins elles préoccupent les médecins quant aux conséquences à long terme d’une absorption régulière, même à doses très faibles. Les résidus d’antibiotiques se retrouvent, de ce fait, dans les cours d’eau, les nappes souterraines et même notre alimentation puisque l’industrie agroalimentaire a souvent recours aux antibiotiques (de façon illicite) pour la nourriture des bœufs, veaux, et surtout porcs, lapins et volailles afin d’en accélérer la croissance. Si bien que ces produits se retrouvent, en quantités infimes c’est vrai, dans notre alimentation. Les quantités d’antibiotiques vétérinaires utilisés en France sont de l’ordre de 1 000 tonnes par an.

La mobilisation politique est générale sur cette question : la Commission européenne a interdit l’utilisation des antibiotiques pour stimuler la croissance des animaux depuis 2006, et a mis au point, fin 2011, une « stratégie quinquennale sur la résistance aux antimicrobiens ». Le ministère français de l’agriculture prévoit 40 mesures préventives à cet égard .

Afin de ne pas participer nous-mêmes à cette contamination, faible mais généralisée, il convient de ne pas jeter d’antibiotiques périmés ou inutilisés, dans les toilettes ou la poubelle et les rapporter au pharmacien ou à la déchetterie dans la case « produits toxiques ».

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commentaires

B
Antibios de croissance... certes, mais l'élevage concentrationnaire oblige à une antibiothérapie par défaut.<br /> Si chaque consommateur humain a il parait le choix (un tout petit peu limité par la pression sociale de la performance obligatoire, le jour de carence, l'arrêt maladie interdit, etc.), les animaux,<br /> eux n'ont aucun choix, et le système a besoin d'animaux en "forme" qui grossissent vite et évitent de claquer pour un oui pour un non.<br /> Un article ami sur le sujet : http://0z.fr/9biHH<br /> Je me souviens d'une visite dans un élevage de cochon "modèle", ou l'employé nous expliquait que bientôt, l'opinion public n'acceptera plus l'utilisation massive d'antibiotiques dans les élevages,<br /> donc le système est en train de mettre en place des usines à cochon aseptisées...<br /> quelle bande de gros dégueulassent ces cochons.<br /> Et on ose nous vendre en façade de l'agriculture de proximité, du circuit court, et blablabla...<br /> Si vous voulez des vrais informations sur l'avenir de nos amis les bêtes, suivez l'actualité de Thierry Coste, là, vous saurez vraiment l'avenir qui attend les animaux exploités, sous toutes les<br /> coutures, et surtout pas d'anthropocentrisme, n'imaginez pas qu'on va utiliser les mêmes systèmes d'exploitation et de management pour les humains, ça serait de la science fiction, ça ne c'est<br /> jamais vu, on n'a même pas le droit de le penser...<br /> <br /> Pour limiter un peu l'efficacité de ses belles propagandes, les médecins honnêtes, eux, vous expliquent... oui, les virus ne se soignent pas par antibiothérapie, mais les maladies virales (de plus<br /> en plus virulentes car les virus le sont à force de croisement entre humains et animaux d'élevages concentrationnaires), s'en prenant à des gens fatigués, (qui n'ont pas le droit de se reposer car<br /> les arrêts maladie, c'est pour les fainéants et ça creuse le trou de la sécu).<br /> Les individus sont alors affaiblis et un virus qui s'attaque au système ORL permet aux bactéries qui étaient tenues en respect par un individu en forme, de se développer et tout cela se complique<br /> méchamment. D'ailleurs, si vous allez à l'hopital dans cet état, vous vous retrouverez immédiatement avec un traitement antibio de cheval, tien donc ...<br /> L'effet cumulé des antibios (si vous avez la chance qu'il soient encore efficaces) et de repos obligatoire, vous remettront peut etre sur pieds.<br /> A force de vouloir aller toujours plus loin, plus vite, plus haut, plus fort, on arrive au bout du chemin, mais c'est le système complet qu'il faut réformer, pas culpabiliser les gens sans leur<br /> donner de solution réelle.<br /> j'ai personnellement l'immense chance de pouvoir financièrement, supporter un jour de carence, de dormir quand je suis malade, et de faire la même chose pour mes enfants, de ne prendre des<br /> antibiotiques que très, très très, rarement.<br /> j'ai également fait le choix de ne plus consommer de viande, pour cette raison et bien d'autres.<br /> Certains me qualifient d'extrémiste, je prouve simplement que c'est possible, et il me semble que mon extrémisme à moi cherche une porte de sortie possible. Le vrai extrémisme consiste pour moi à<br /> foncer dans le mur en refusant d'ouvrir les yeux.
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M
<br /> <br /> Merci Brégeat de ce long commentaire et de l'argumentaire développé. Il faut encore et toujours de la pédagogie et que nous arrivions nous-mêmes à faire les relmises en cause nécessaire.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />