En juillet, malgré le peu de nouvelles, on a fait une audience pas possible, avec la naissance du « royal baby ». Tous les JT, en prenant un quart d’heure pour dire que l’on n’avait pas grand-chose à dire. Les journalistes étaient des centaines à attendre le jour J depuis trois semaines, pour certains d’entre eux. Puis nous avons appris l’entrée en maternité de Kate et enfin l’accouchement. Le garçon est né à 16 heures 24, il pesait 3,8 kg et cela a provoqué des commentaires, des interviews innombrables, grâce à nos envoyés spéciaux mobilisés pour cette circonstance exceptionnelle. Un crieur public, en habit rouge, a annoncé la nouvelle. Les parents, bouleversant le protocole bien établi, ont adopté une attitude résolument moderne pour montrer le futur roi à la foule en délire. Les médias du monde entier ont répercuté la nouvelle, avec flash urgents et éditions spéciales, les « grands de ce monde », d’un bout à l’autre de la planète, ont salué l’arrivée du fils de Kate et William, un hypothétique futur roi du Royaume Uni ! Et puis tonnez canons, illuminez fontaines pour cette naissance le jour de la pleine lune, sans doute un heureux présage. Mais quel sera son prénom, oh quel suspens insoutenable. Ah vraiment ce prince de Cambridge, avec rang d’Altesse royale, nous a fait passer un été merveilleux. Moi, monsieur Toc, je peux vous dire que ce fut un grand moment.
Vous les journalistes de l’audio-visuel, répliqua monsieur Tic, vous en faites un peu trop parfois pour des évènements d’un autre temps. Dans la presse écrite, on va plus au fond des choses, en prenant le temps nécessaire à l’analyse de la situation.
Mais, du tac au tac, monsieur Toc ironisa en rappelant que les médias écrits n’étaient pas non plus exempts de ce genre de situation et qu’ils n’hésitaient pas à en faire des pages pour expliquer qu’en hiver il fait froid et il neige et qu’en été il peut faire chaud !
Le lecteur-auditeur se dit alors que, décidément, le ridicule ne tue pas, même pas les journalistes. Puis il s’interrogea et se dit que s’il en est ainsi c’est tout de même parce qu’il y a des lecteurs et des auditeurs et que ceux-ci, peut être, sont en attente « d’évènementiel », qu’en mal de repères, ils ont besoin d’idoles, de gourous, de nouveaux dieux. Et alors quelle aubaine que la naissance d’un futur roi !