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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 17:03

 

Ce fut un grand moment de télévision, avec l’émission « Retour en Terre inconnue » sur France 2 (www.france2.fr), le 1er décembre. Dans « Rendez-vous en terre inconnue », un « people » met sa notoriété au service de la sauvegarde de peuplades, de leur environnement et de leur culture en vivant plusieurs jours en immersion avec elles.

C’est ainsi que Muriel Robin est partie en compagnie de Frédéric Lopez pour le Kaokoland, une région semi-désertique du nord-ouest de la Namibie où les Himbas, ethnie Bantoue apparentée aux Herreros, nomadisent avec leurs troupeaux. Patrick Timsit est allé à la rencontre des Mentawai, ou « hommes-fleurs », sur l’île de Siberut, au large de Sumatra ; ce sont des chasseurs-cueilleurs qui vivent au coeur d’une forêt tropicale intacte, en harmonie avec la nature. Charlotte de Turckheim, quant à elle, a mis le cap sur la péninsule du Yamal, dans le grand Nord sibérien, où les Nénètses sont les plus grands éleveurs de rennes de la planète, mais vivant au-dessus d’un trésor convoité par le monde entier : le plus grand gisement de gaz de la Terre. Bruno Solo, enfin, est allé au coeur du “peuple centaure” en Mongolie, un pays exceptionnel avec plus du tiers de sa population encore nomade qui doit coexister avec une nature intraitable.

Ces peuples sont confrontés à de multiples difficultés pour assurer leur survie dans le cadre de leurs traditions et sont de plus en plus souvent confrontés au défi de concilier tradition et modernité. Certains aimeraient garder le meilleur des deux mondes, ce qui n’est guère aisé. Parfois soumis aux contraintes du marché, au développement de leur territoire et au regard du reste du monde, ils sont nombreux à renoncer à leurs traditions, mais souhaitent néanmoins délivrer un message... Pour la première fois, Muriel Robin, Patrick Timsit, Charlotte de Turkheim et Bruno Solo étaient réunis pour partager avec les téléspectateurs les coulisses de leur voyage en Terre Inconnue. Un moment fort de la soirée fut sans conteste la découverte croisée des reportages par les populations rencontrées. L’équipe est en effet retournée, 3 ans après, en Namibie, Indonésie, Sibérie et Mongolie, afin de prendre des nouvelles de ces hommes et ces femmes si différents. Tous ont souhaité rencontrer les autres peuplades pour comparer leurs modes de vie et échanger entre eux.

Cette émission a montré beaucoup d’humanisme et d’éthique. C’était mieux qu’un conte de Noël, puisque c’était vrai. Dans le même temps, en France, commençait le grand débat sur l’identité nationale, il a semblé petit, très petit, comme riquiqui et d’un autre temps… Joyeux Noël.

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commentaires

J
<br /> Après avoir lu ce texte, dans un premier temps, je dois être honnête, je me suis dit "je sais que la période des fêtes est un moment où la légèreté est de mise, mais quand même, de la à faire un<br /> commentaire d'émission de télé en guise d'article de blog, tel un banal lecteur de Télé 7 jours, ce cher Michel est tombé bien bas après avoir atteint des sommets de pertinence et d'impertinence<br /> dans ses précédents billets".<br /> Mais tu me connais, Michel, je fais rarement dans les jugements expéditifs... Et donc, j'ai regardé Zazie, hier soir, non pas dans le métro, mais en Papouasie, immergée, certes avec un staff<br /> technique je suppose, au cœur d'une peuplade de chasseurs-cueilleurs vivant dans une jungle hostile à 12 mètres de hauteur dans les arbres. Et j'avoue que l'émotion était au rendez-vous. Pour avoir<br /> vu Zazie au Zénith de Paris dans un concert organisé par Greenpeace à la veille du sommet de Copenhague, je ne pouvais douter de sa sincérité. De plus, j'ai bien retrouvé dans cette émission<br /> "Rendez-vous en terre inconnue", l'idée de la confrontation entre la volonté de sauvegarde de traditions ancestrales et la nécessaire évolution en terme d'humanisme (la peuplade en question avait<br /> encore, il y a quelques décennies, des pratiques qui s'apparentaient au cannibalisme). Si les enfants veulent aller à l'école, ils doivent abandonner leur famille et leur forêt pour vivre au<br /> village...<br /> Mais je suis bête, vous l'avez peut-être vue cette émission...<br /> Ah oui j'oubliais, je me suis renseigné, les "vedettes" ne sont pas rémunérées pour leur participation.<br /> Bonne fin d'année ! JMi<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Jean-Mi de ce beau commentaire. Je me suis demandé si, par hasard, ce n'était pas Toi le père Noël. Merci encore et très bonne fin d'année.<br /> Michel<br /> <br /> <br />
B
<br /> je suis tombé par hasard sur cette émission, c'était effectivement assez émouvant, même si on ne peut s'empêcher de constater avec pour moi une certaine tristesse, l'accélération de l'acculturation<br /> qui résulte nécessairement (pas à cause de l'émission, des membres des tribues ayant déjà immigré vers la "civilisation") de leur ouverture aux mondes extérieurs et de notre intrusion chez eux(on<br /> est bien d'accord qu'il vaut mieux que cela se fasse avec une caméra au point qu'avec un M16, comme c'est souvent le cas, mais ça on ne le montre pas)...<br /> l'exemple de l'acquisition par une des tribues d'un véhicule "nécessaire" pour la chef du clan pour aller négocier l'avenir du groupe était frappant... l'entrée de ces gens dans l'économie de<br /> marché sera nécessairement fatal à leur culture. Et pourtant, ce sont les seuls humains qui sav(ai)ent (déjà trop tard)vivre en émettant presque aucun, voir aucun GES... Les plus protégés sont<br /> encore ceux dont l'accès au village nécessite des jours de marches.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci Bregeat de ce commentaire très avisé. En effet vous montrez bien toute l'ambiguité de ces rencontres et de ce type d'émission. Mais que faire ? Ne rien dire, ne rien montrer et tenter de<br /> "conserver" ces civilisations comme des éléments de patrimoine. Montrer avec pudeur, comme ce fut le cas me semble-t-il et tenter de comprendre ce qui nous sépare, nous "développés" de ces<br /> "peuplades d'antant", mais aussi ce qui nous rapproche. C'est ce qui m'a intéressé dans cette démarche. Mais vous sous-entendez, avec tact, combien nous sommes "à la limite". A la limite du<br /> voyeurisme, du "civilisateur" et du respect de toute civilisation humaine, quelqu'elle soit. Exercice difficile, mais réussi dans cette émission, de mon point de vue. Merci encore de ces<br /> interrogations que vous nous proposez pour l'avenir... des Terriens.<br /> Michel<br /> <br /> <br />