La Politique agricole commune ou PAC a été mise en place à l'échelle de l'Union européenne pour moderniser et développer l'agriculture. Le traité de Rome, signé le 25 mars 1957, a donné à la PAC une orientation résolument productiviste, car il fallait augmenter la production agricole.
La PAC a été une incontestable réussite (modernisation, développement de la production, autosuffisance alimentaire), mais elle a rencontré de redoutables écueils avec des crises liées à la surproduction de nombreux produits.
La PAC a eu un coût environnemental et social énorme qui, pour ses détracteurs, réduisent considérablement les bénéfices retirés. Une première réorientation a vu le jour à la fin des années 80 avec la mise en place des fonds structurels destinés à corriger les méfaits environnementaux et sociaux des politiques menées. Malgré cela, la PAC a globalement continué à privilégier la quantité sur la qualité et à favoriser la concentration des exploitations et la diminution du nombre d'agriculteurs.
Depuis 2003, s’est mise en place une nouvelle PAC qui vise, notamment, à subordonner les paiements de subventions au respect de normes en matière d’environnement, de sécurité alimentaire et de santé animale et végétale.
L’avenir de la PAC, après 2013, repose sur une prise en compte de la crise énergétique et des modifications climatiques. Il faudra produire plus avec moins de terres, moins d’eau et moins d’énergie. La PAC en cours de négociation poursuit le double objectif de préserver l’environnement et garantir une bonne alimentation. Il faut en tenir compte dans l’aménagement du territoire, en particulier les PLU et SCOT, y compris en milieu urbain.
Réforme après réforme, la PAC s’est transformée pour n’être plus qu’une politique d’assistance. Les agriculteurs n’y croient plus, les gouvernements sont lassés et l’opinion est de plus en plus critique. En une génération, le « paysan nourricier » est devenu « l’agriculteur pollueur »… La PAC doit être profitable aux agriculteurs, mais aussi utile aux citoyens et aux consommateurs. Il faut donc orienter les aides européennes vers ce qui les intéresse : l’alimentation. La PAC est morte, vive la PAAC, politique agricole et alimentaire commune. La Commission européenne a publié le 18 novembre 2010 une communication sur la PAC après 2013 et présentera dans le courant de l’année 2011 des propositions législatives formelles. Certes ces questions sont débattues largement, mais le grand public n’y est pas suffisamment associé, à notre sens : http://global.arte.tv/fr/2011/02/08/pour-un-debat-public-sur-l%E2%80%99agriculture/