Nous ne sommes pas tous des scientifiques et encore moins des chercheurs, mais nous pouvons tous participer à l’avancement de la science. C’est ce que l’on appelle les sciences participatives. Ce fut le cas avec la « mission coquelicot » dans le cadre d’un programme du CNRS qui étudie l’impact du changement climatique. A l’occasion de la Fête de la nature lancée fin mai 2014, chacun était invité à signaler la floraison des coquelicots, ceci afin de suivre au plus près la relation, éventuelle, entre le réchauffement en cours et la floraison de certaines espèces. Voilà une belle synergie citoyenne qui apporte au grand public une occasion de regard avisé sur la recherche et aux scientifiques un maximum d’informations en très peu de temps. Les premiers résultats de cette investigation ont mis en évidence un mois d’avance pour la floraison des coquelicots par rapport aux années 1970. Une preuve de plus…
Les sciences participatives sont aussi l’objet du rapport d’Aurélie Marchalot (Valorisation d’acquis d’expérience à l’IUT de Tours en 2014) pour en faire l’historique et montrer comment elles peuvent être source de démocratisation des sciences.
Bien que l’identification du processus soit récente, la participation de certains publics à la récolte de données remonte, pour la botanique au moins, au XVIème siècle, dans la mesure où les scientifiques de l’époque étaient surtout des professeurs ou des ecclésiastiques, qui ne faisaient pas métier de la recherche. Mais c’est surtout depuis quelques années que, sous la double impulsion de la forte motivation des naturalistes amateurs et de la facilité des moyens de communication, les sciences participatives se sont développées dans le cadre de grands programmes de recherche menés par le CNRS, le Museum national, les observatoires régionaux de la biodiversité, ou autres. Ainsi, le Groupe mammologique Normand lance actuellement une campagne de collecte de données à propos des pelotes de réjection de la chouette effraie (http://www.gmn.asso.fr/ ).
Les sciences participatives ont ainsi pris récemment beaucoup d’ampleur et contribuent à l’augmentation des savoirs. Au-delà d’un apport aux inventaires, elles constituent une opportunité de sensibilisation à la régression de la biodiversité pour un large public qui peut devenir moteur pour des politiques innovantes de protection de la nature. On peut espérer qu’ainsi les préoccupations liées aux « petites fleurs et aux oiseaux » sortent de leur cercles intimes pour intéresser davantage les gestionnaires de l’espace et même, pourquoi pas, les politiques !
Et d’abord se documenter :
- - C’est bientôt la renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.- 2013, 156 p.
- - Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).- 2010, 149 p.
- - Avec Georges LANMAFANKPOTIN : Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.- 2007, 187 p.
Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies.