Claude DOUYER est un agronome ayant effectué toute sa carrière à Rouen. Administrateur de la Société Centrale d’Agriculture, il est passionné par l’histoire du monde rural et de l’agriculture. C’est ainsi qu’il s’est intéressé, entre autres, à l’histoire des moulins à eau jalonnant nos rivières, à l’histoire des laiteries ou… à l’histoire de la betterave sucrière. Son souhait est de rassembler le maximum d’informations, aussi précises que possibles, afin qu’elles ne soient pas perdues. Il participe ainsi à la valorisation d’un patrimoine régional et à sa transmission à un public qui, le plus souvent, n’a pas connu le ruralisme qu’il évoque. C’est un homme d’analyse, plus que de synthèse, ce qui confère à ses publications un aspect très documenté et technique.
Son ouvrage « LA BETTERAVE SUCRIERE EN PAYS DE CAUX. Deux siècles d’histoire », de 152 pages, est une véritable encyclopédie sur le sujet traité. Après une approche historique et agronomique sur les origines de la betterave, de Mésopotamie au Pays de Caux, sont fournis les chiffres relatifs à l’évolution de la culture, en terme de surfaces et de rendements. Puis les différentes sucreries ayant existé en Pays de Caux sont passées en revue, avec description de leur installation, types d’activités, etc.
Monsieur Bernard Boullard et moi-même, qui avons analysé cet ouvrage, avons noté sa grande richesse et sa précision, allant jusqu’à citer les agriculteurs impliqués dans cette culture au fil du temps, avec mention des surfaces, des variétés cultivées et des pratiques agronomiques. Sa rédaction est très concise, bien structurée et organisée de façon à permettre des recherches aisées. Une illustration dense de photos anciennes complète le texte et concrétise les aspects patrimoniaux, tant en ce qui concerne le matériel agricole, les pratiques anciennes que les bâtiments des sucreries. Sa richesse en fait un document de référence sur une activité qui a connu des évolutions considérables en deux siècles. Bien que la sucrerie de Fontaine-le-Dun soit la seule encore en activité (sur 5 autrefois), la production de betteraves sucrières occupe 10 000 hectares en Seine-Maritime, ce qui permet une production de proximité pour un produit courant comme le sucre, ce qui nous ramène à des préoccupations très contemporaines en matière de développement soutenable.
Cet ouvrage constitue un témoignage important du régionalisme normand, en matière agricole, c’est à ce titre qu’il a été récompensé par le prix Guérout, attribué le 17 décembre 2011 par l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen.
Ouvrage à commander à documentation@seine-maritime.chambagri.fr, Thierry Decaux, tel. 02 35 59 47 17 – 12 €.