Nous terminons notre découverte paysagère à travers la littérature.
La dégradation commence :
Dieudonné Dergny. Le Pays de Bray. Communes et paroisses. 1869.
«... Des défrichements considérables sont sans cesse continués. Aussi, que seront dans cinquante ans les forêts et les bois-taillis ?
Il y a eu quelques plantations ; ce qui est insignifiant, eu égard à ce qui a été défriché.
... Lors des défrichements antérieurs au XIXème siècle, les possesseurs des terres seigneuriales conservaient d'espace en espace de petits bosquets pour la remise du gibier : ces restes de bois sont connus sous le nom de remises.
Grand nombre de ces remises, situées en plaine, ont été supprimées depuis trente ans, et celles qu'on remarque de nos jours sont des restes de taillis que la nature du sol et son assise n'ont pas permis de détruire entièrement. De là : les doubles haies et les rideaux boisés.
... La plantation des arbres que l'on remarque sur le bord des routes départementales a commencé en 1858, celles des chemins de grande communication a suivi de près, mais la médiocrité des sujets plantés a fait que ces arbres, qui, pour beaucoup ont déjà été remplacés plusieurs fois, ne sont pas encore très avancés en grosseur. Disons aussi qu'il est regrettable de voir la malveillance enrayer le développement d'une mesure très utile pour les voyageurs en temps de neige, et que beaucoup d'arbres ont été supprimés par des mains coupables. »
La fin des loups :
A. Dollfus. La destruction des loups en Haute-Normandie de 1792 à 1795. 1973.
« A Perriers-sur-Andelle, le 4 septembre 1790, 16 moutons sont dévorés dans un local où ils étaient enfermés... De nouveau à Perriers, mais le 28 vendémiaire an III, 6 moutons sont tués, plusieurs blessés par trois loups.
... Ces dégâts justifiaient donc des équipages bien spécialisés. D'après l'arrêt du Comité de Salut Public et les certificats des municipalités, ils étaient
composés de dix hommes dont six étaient salariés et quatre bénévoles, se livrant à la chasse aux loups comme maîtres d'équipage ou par plaisir. »
Et maintenant ? Que ferons-nous du pays de Bray ? C'est à chaque Brayon d'écrire l’histoire de son paysage.