Dans les plus grandes affaires, surtout les plus complexes, il y a toujours la mouche du coche qui se mêle de tout, surtout quand il est trop tard. La Mouche du coche, c’est moi.
Ainsi « l’affaire Pétroplus » a-t-elle fait grand bruit pour tenter de sauver une entreprise et les 550 emplois qui allaient avec. La Mouche du coche a bien compris l’enjeu en termes d’emploi et d’économie locale, dans une agglomération déjà bien concernée. Mais la Mouche du coche n’a pas compris du tout cet engouement pour une entreprise à bout de course, polluante depuis des décennies, au point que les sols, l’air et l’eau en gardent des séquelles importantes. Et chacun y est allé de son couplet « sauvons l’emploi, sauvons Pétroplus » avec force banderolles sur les mairies. Même les écologistes ont soutenu le maintien de cette entreprise, au nom de la défense de l’emploi. Certes, la situation est dramatique pour les 448 salariés restant et tous les employés qui en dépendent. Mais quel sens donner à un travail qui a des conséquences graves pour l’environnement ?
La Mouche du coche se demande ce qu’ont fait les responsables politiques et économiques depuis près de 40 ans ? Créée en effet en 1929, cette raffinerie a près d’un siècle et dans les années 1970 déjà, la Shell envisageait la fermeture d’une de ses raffineries en France et celle de Petit-Couronne était la plus visée. Personne n’y a cru, le temps a passé, les exploitants aussi et finalement…
La Mouche du coche se pose des questions… un peu bêtes : pourquoi donc défendre une entreprise d’obsolescence, non programmée cette fois-ci, qui pollue en nuisant à la santé de milliers de personnes ? Mais pourquoi donc ne pas avoir envisagé sa reconversion ou, pour le moins, son amélioration ? Maintenant on va s’en occuper en payant quelques dizaines (voire des centaines) de millions d’euros pour dépolluer le site, « on » étant les contribuables… Mais ne désespérons pas, tout peut renaître : c’est bientôt la Renaissance ?
Après « Qu’est-ce qu’on attend ? » voici la publication d’une centaine d’autres chroniques écrites en 2010-2012 : « C’est bientôt la Renaissance ? Pour sortir de la crise écologique. » Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies.