Irène a toujours très mal au genou. Elle a repris rendez-vous avec Régine, la rhumatologue. Vous vous souvenez : http://www.michel-lerond.com/article-irene-regine-et-marie-une-petite-histoire-irm-116937924.html. Son mari, Maurice, l’accompagne et ceci pour deux raisons : Irène en est à sa seconde récidive de cancer du sein, ce qui coûte très cher à la Sécu (30 à 70 000€ selon les cas) bien qu’elle ne paye rien, étant prise en charge à 100 %. De ce fait elle a droit aussi à une ambulance. Mais Maurice a pensé qu’il était normal qu’il participe un peu financièrement en faisant la route à ses frais (80 km aller-retour). De plus, Maurice estime qu’il est de son devoir d’accompagner son épouse, de la soutenir moralement et de l’aider physiquement, autant que possible.
Alors voilà la suite : Irène et Maurice partent en voiture vers le CHU pour consulter Régine. La route est rapide et ils sont vite arrivés à l’entrée du CHU, Maurice s’arrête au poste de garde et demande à rentrer en voiture compte-tenu de l’état de son épouse qui marche difficilement avec deux cannes en ne pouvant tenir debout plus de 5 à 6 minutes. L’autorisation est accordée sous réserve qu’il dépose la patiente et ressorte son véhicule, pour gagner le parking extérieur, exigu et sur lequel, le plus souvent, il n’y a aucune place disponible…
Maurice entre dans l’enceinte de l’hôpital, gagne le pavillon de rhumatologie et stationne sur une place disponible, non attribuée, parmi une dizaine de places encore libres. Il aide son épouse à descendre de voiture, lui passe ses deux cannes et emporte les produits demandés ainsi que les formulaires à remettre au médecin. Mais à peine commencent-ils à marcher vers l’entrée du pavillon que surgit un agent de sécurité qui s’écrie : « Ressortez immédiatement ! » Maurice essaie de lui expliquer la situation, qu’il accompagne son épouse jusque la salle d’attente, ce qu’elle ne peut faire seule, puis va ressortir son véhicule. Mais l’agent de sécurité ne veut rien entendre, rappelle à Maurice qu’il a été seulement autorisé à déposer la patiente à l’entrée du pavillon et qu’il doit ressortir immédiatement. Maurice insiste, se sent désemparé et le ton monte… L’agent de sécurité lui accorde 5 minutes, pas plus et l’attend. Maurice se demande s’il n’est pas en train de cauchemarder, accompagne son épouse, explique la situation à l’infirmière d’accueil, compréhensive, qui vient vers l’agent de sécurité pour le supplier de faire une exception pour ce cas particulier. L’agent finit par accepter et la pression retombe.
Nouvelle affabulation ? Non, c’est encore une histoire vécue sur la planète hôpital ! Sans doute y a-t-il des abus de stationnement dans les hôpitaux, et il faut donc réglementer, certes. L’agent de sécurité fait le travail qui lui a été demandé, certes. Mais il n’y aurait pas aussi un peu de lobbying des ambulanciers dans cette affaire… par hasard ?