La réduction du mille feuilles administratif est en chemin et c’est une bonne nouvelle. Reste à préciser quelle sera la méthode et surtout quelles structures seront conservées et avec quelles fonctions. Dans ce pseudo débat, il semble que les Pays aient déjà été considérés comme inutiles… Qu’en sera-t-il demain des PNR, les parcs naturels régionaux (créés par décret du 1er mars 1967), dont les vocations sont si proches de celles des pays.
Certains acteurs locaux se prennent à rêver que, les pays étant à peine créé (loi Voynet de 1999), on pourrait profiter de l’opportunité pour mettre en place ici ou là un parc naturel régional afin d’assurer une meilleure prise en compte de l’environnement. Stratégie opportune ou fausse bonne idée ? En effet, on sait que si les PNR ont des objectifs pertinents et des réalisations souvent à la hauteur de leurs ambitions, ils sont aussi en proie au vertige du mille feuilles territorial. Il peut exister sur un PNR un ou plusieurs pays qui le recoupent en tout ou partie, bien sûr plusieurs communautés de communes qui ne recouvrent pas obligatoirement les pays, sans oublier une multitude de syndicats intercommunaux qui perdurent pour telle ou telle activité sectorielle. Dès lors, ce n’est plus un parc, mais un maquis… Si les praticiens de ces structures, les élus locaux, s’y retrouvent à peine, comment l’électeur moyen peut-il comprendre les inter-relations de cette nébuleuse ?
Les PNR ont été créés pour animer des « territoires d’expérimentation » puis sont devenus des « laboratoires du développement durable ». Soit l’expérience est râtée et il est grand temps de l’arrêter ; soit l’expérience est réussie (ce que je crois) et il faut l’étendre à tout le territoire régional. Alors que faire ? Profiter de la réforme en cours pour créer quelques PNR de plus, supprimer les Pays ou pas, ou bien… « fusionner » les PNR et les pays ? Dès lors chaque pays fonctionnerait comme un PNR, avec des objectifs identiques, en veillant à lui donner une unité et une cohérence territoriale et environnementale. Voilà peut être la clé de ce problème : fusionner les parcs naturels régionaux et les Pays pour davantage de cohérence dans l’aménagement du territoire.
Rêvons un peu : les Pays deviennent des collectivités territoriales à part entière, fonctionnent avec des objectifs de PNR, sont constitués de Communautés de Communes et sont coordonnés par le Conseil Régional. Dès lors la question récurrente de l’utilité des Départements ne trouverait-elle pas sa réponse naturelle ?
Avec une vraie décentralisation, la France gagnerait en lisibilité fonctionnelle, l’aménagement du territoire gagnerait en cohérence et l’environnement gagnerait en efficacité de gestion.